22 novembre 2007

La poésie

Pendant longtemps
j'ai cru que je n'existais pas
j'avais honte de mon ombre
la poésie me tournait le dos
coquette distante
elle me regardait avec mépris
elle m'ignorait
comme si j'étais transparent.

Puis un jour
après une vie de persévérance
après des décennies d'admiration
après des centaines de propositions
d'amour et de fidélité
elle me dit : bonjour...
distraitement
du bout des lèvres
sans plus.

Et moi je m'accrochais à ce signe
avec désespoir
avec passion.Je hissais la voile
de mon imagination
et le regard vers le ciel
et le regard vers le fond
de l'inconscient profond
je cherchais la baleine bleue
de l'inspiration.

Mais je ne trouvais que des méduses
et des algues mortes
parmi les vagues et les nuages
et parfois un petit reflet de soleil
au fond de mes larmes.

Car la poésie
ne se donne pas au premier venu;
elle résiste
elle résiste
comme une vierge têtue...

Sans pitié elle anéantit
elle blesse elle tue
ses amants les plus assidus
la poésie...

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