30 mars 2008

Les pensées sans arrières pensées

Maurice Merleau-Ponti disait “La philosophie n´est pas une illusion : Elle est l´algèbre de l´histoire”. L´histoire étant l´addition de toutes les catastrophes souvent provoquées par quelques salauds actifs et dynamiques, passivement tolérés para la grande masse des braves gens, je doute que les mathématiques puissent nous aider à résoudre l´équation de notre destinée. Au lieu “d´algèbre” le philosophe aurait dû dire : La philosophie est la dimension aléatoire de l´histoire humaine.
Ni les mathématiques, ni les techniques, ni les sciences ne peuvent atteindre leur utilité optimale pour l´homme dans une société militarisée, mercantile ou rigidement bureaucratique.
Le fascisme utilise la technique pour mieux renforcer son pouvoir militaire ; le capitalisme sauvage ne cherche que la rentabilité économique ; le socialisme d´Etat cherche surtout, dans sa phase avancée, à renforcer ses propre structures de contrôle politique. Tous finissent par échouer parce qu´ils oublient un facteur essentiel : l´homme !
L´homme n´entre pas dans des formules mathématiques ; c´est pourquoi la révolte du peuple surprend toujours les hommes de pouvoir. Orientés par des technocrates, bons en mathématiques mais nuls en poésie, ils sont incapables de comprendre la réalité.
La poésie est la seule dimension humaine de l´homme libre ; elle est une équation mathématique à variables infinies. La sensibilité poétique, elle, se mesure avec l´amour que l´on donne + X.




28 mars 2008

Un grand intellectuel ou une canaille ?...

Martin Heidegger (1889-1976)

- Les domaines de nos connaissances sont séparés par de vastes distances. La manière dont chacune de nos sciences traite son objet diffère essentiellement de l´autre. La multitude de disciplines ainsi émiettées ne doit plus, aujourd´hui, sa cohérence qu´à l´organisation technique d´universités et de facultés ; elle ne conserve un sens qu´à travers les buts pratiques poursuivis par les spécialistes. En revanche l´enracinement des sciences, sans leur fondement essentiel, est bel et bien mort.
(“Qu´est-ce la métaphysique ?” - Ed. Gallimard 1938)

Note : Ce texte est inclus dans un chapitre intitulé “Le développement d´une interrogation métaphysique” et se réfère au rapport existant entre la science, le néant et la métaphysique. Ceci n´empêcha pas se brillant philosophe d´adhérer, au début des années 1930, au mouvement nazi. Plus tard non seulement il se tait lors de l´éviction des professeurs juifs de l´université où il enseigne mais, en sus, il en prend la direction. Comment expliquer un tel égarement d´un “grand maître” à penser ? Bien que “Les domaines de nos connaissances sont séparés...” comment justifier, comme le font certains (y compris des juifs!...), un tel manque de conscience politique, d´humanité et de dignité de quelqu´un dont le métier est de penser ? Comment peut-on, aussi facilement, oublier les “faiblesses” de tous ceux qui furent les complices des crimes nazis ? N´y a-t-il pas quelque part, sous couvert de la neutralité de l´université, une philosophie d´extrême droite qui sommeille et attend son heure ?

26 mars 2008

La vieillesse

Quand j'ai eu mon premier
découragement de ne pas y arriver
j'ai pensé : c'est l'âge !

Quand j'ai perdu mon code et ma clé
j'ai pensé : c'est l'âge !

Quand j'ai perdu mes dents et mon impétuosité
j'ai pensé : c'est l'âge !

Puis peu à peu nos meilleurs amis
nous ont pour toujours quittés
alors j'ai pensé : la vieillesse ?
Quelle solitude !...J'ai pleuré.

24 mars 2008

Poésie et culture

Quand on pense “culture” on pense à l´ensemble des arts, des habitudes alimentaires, des rapports sociaux, des croyances, des façons de vivre et d´assumer la mort que chaque peuple porte dans son moi profond.
La culture d´un peuple est souvent l´héritage de centaines d´années d´assimilation commune d´idées qui, au-dessus des différences individuelles, obtiennent l´adhésion affective de l´ensemble des populations.
Ce qui au départ n´était souvent qu´un besoin de protection physique, de reconnaissance sociale et d´une certaine solidarité nécessaire vis à vis du danger que représentait “l´étranger”, devient la raison d´être du nationalisme régional et mais aussi du racisme.
Les techniques modernes de communication, l´enseignement des langues, les livres, la télévision et les voyages d´agrément ont donné conscience, dans toutes les couches de la société, de l´étendue du monde et de la variété des cultures, mais n´ont pas pour autant effacé ce que Fernand Braudel appelle : “Les cultures lentes”. C´est-à-dire celles qui sont profondément ancrées dans les esprits par des siècles de connivence culturelle.
La grande poésie est précisément celle qui exprime les sentiments profonds d´une culture locale en leur donnant une dimension universelle. Sans renoncer à son essence intime et familière, le langage poétique est le seul qui peut dépasser les divergences et les antagonismes culturels pour trouver le fond de l´âme humaine.
La mondialisation ne peut être que poétique !

20 mars 2008

De l´idée à l´action : bonjour les dégâts !...

Benito Mussolini (1883-1945)- C´est à (Georges) Sorel que je dois le plus...Pour moi la violence est morale...plus morale que les compromis et les transactions.
- ...Machiavel méprise les hommes et il se plait à nous les représenter - ainsi que je vais vous le prouver - sous leurs aspects les plus négatifs et les plus mortifiants...
...Du temps , il s´en est écoulé depuis lors, mais s´il m´étais permis de juger mes semblables et mes contemporains (!!!), je ne pourrais d´aucune manière attenuer le jugement de Machiavel. Peut-être devrais-je l´aggraver.
(Préface pour “Le Prince” - Ed. Helleu et Sergent)

Adolf Hitler (1889-1945)
- Il est sûr que notre monde s´achemine vers une révolution radicale. Toute la question est de savoir si elle se fera pour le salut de l´humanité aryenne ou pour le profit de l´éternel juif. L´Etat raciste devra, par une éducation appropriée de la jeunesse, veiller à la conservation de la race, qui devra être mûre pour supporter cette suprême et décisive épreuve. Mais c´est au peuple qui s´engagera le premier sur cette voie que reviendra la victoire...
(“Ma doctrine” - Mein Kampf 1925-1927 - Ed. Fayard)

- On connaît la suite !!!...

18 mars 2008

Je cherche l'impossible

Je cherche dans les nouvelles
du soir
un brin de vie et d'espoir
mais je ne trouve
que les sales gueules
du mensonge
dont abuse le pouvoir.

17 mars 2008

Il ne suffit pas de penser...

Gaston Bachelard (1884-1962)

- Un empirisme sans lois claires, sans lois coordonnées, sans lois déductives ne peut être ni pensé, ni enseigné ;
un rationalisme sans preuves palpables, sans application à la réalité immédiate ne peut pleinement convaincre.
(“Philosophie du non“ - Ed. P.U.F. 1940)

Bertrand Russel (1872-1970)

- Moralement, un philosophe qui utilise sa compétence professionnelle pour tout, sauf pour une recherche désintéressée de la vérité, est coupable d´une sorte de trahison.
(“Histoire de la philosophie occidentale”) Ed.Gallimard1953)

Ludwig Wittgenstein (1889-1951)

- Le but de la philosophie est la clarification de la pensée (...). Tout ce qui peut être, en somme, pensé, peut être clairement pensé. Tout se qui se laisse exprimer, se laisse clairement exprimer.
(“Tractatus logico-philosophicus” Ed. Gallimard 1961)

Note : Néanmoins, plus généralement, le langage de la philosophie reste très hermétique pour le non-initié ! Doit-on le regretter ?...N´est-ce pas une erreur d´être trop hermétique en philosophie, en poésie ou dans la vie ?
Goiânia (février 2008).

15 mars 2008

6 juin 1944



















N'oubliez jamais ! : Ce fut le débarquement...
Les morts sur la plage comme quand il pleut la peste,
le choléra et le sida en Afrique, quotidiennement
et que tout le monde s'en fout...ma foi c'est si loin !
Et les bombes tombent et tombent
sur les civils collabos ou pas
car c'est ainsi la guerre : On ne fait pas dans le détail...
les morts, eux, ne protestent pas.
Et les soldats allemands...pardon, les nazis ! Tirent
et tirent dans le tas
car les soldats sont faits pour ça
pour tuer et pour mourir parfois.
La radio clandestine informe les civils
collabos ou pas...
que les russes “ont subi de lourdes pertes”
et que les anglais “supportent stoïquement les bombardements”
mais personne ne parle alors des juifs et des opposants
morts par millions dans les camps.
(Ma foi on ne savait pas !...)
Et malgré les torturés et malgré les fusillés
et malgré la haine de ĺallemand et du milicien
malgré le dégoût, la honte et la faim
soixante ans après le débarquement
il en a encore qui regrettent le bon vieux temps...

13 mars 2008

La poésie vue par :

Pierre Reverdy ( 1889-1960)

- Le poète ne doit pas perdre son rang de spectateur particulier et supérieur, subtil, pénétrant, imaginatif, et capable de relier toutes choses par des rapports qu´il est seul capable de leur découvrir et de faire voir.
Son rôle est d´extraire de toutes choses, de tout spectacle, de tout accident dans le domaine physique ou moral, la substance qu´il transportera ensuite sur un autre plan, celui de l´art, où son pouvoir créateur accomplira la sublime transformation. Il ne saurait consentir à immoler ou à asservir la poésie à quelque sujet ou phénomène social que ce soit, sans faillir à sa vraie mission. Il se doit de dérober à quelque chose la part qui en revient à la poésie.

Note : Dès 1924 les surréalistes le considérèrent comme “Le plus grand poète actuellement vivant.”


César Vallejo (1892-1938)

- L´artiste est inévitablement un sujet politique. Sa neutralité, son manque de sensibilité politique ne peuvent que signaler sa platitude spirituelle, sa médiocrité humaine et son infériorité esthétique.

Note: Il est considéré par les poètes de langue espagnole, y compris les surréalistes, comme l´un des plus grands poètes d´Amérique Latine.

12 mars 2008

Les idées semblaient généreuses et tellement vraies !...

Lénine (Vladimir Ilich Oulianov) (1870-1924)

- Les formes de la domination de l´Etat peuvent être différentes ; le capital révèle sa puissance d´une telle manière, là où existe telle forme de domination, et une autre manière là où existe telle autre forme, mais dans le fond, le pouvoir reste entre les mains du capital, qu´il s´agisse du droit censitaire ou autre, ou d´une république démocratique, et même plus une république est démocratique, et plus la domination du capitalisme y est brutale et cynique. Une des républiques les plus démocratiques du monde, ce sont les Etats Unis d´Amérique ; et nulle part ailleurs le pouvoir du capital, le pouvoir d´une poignée de milliardaires sur toute la société, ne se manifeste aussi brutalement, avec des méthodes de corruptions aussi ouvertes que dans ce pays.
- (...) Nous rejetterons tous les vieux préjugés d´après lesquels l´Etat, c´est l´égalité universelle. Ce n´est qu´un leurre : tant que l´exploitation existe, il ne peut y avoir d´égalité.
(“L´Etat et la révolution” - Les Editions Sociales 1938)

Note : Quand certains journalistes comparent le communisme soviétique au national-socialisme allemand ils font preuve soit de mauvaise foi, soit d´une grande ignorance. Dès le départ ces deux systèmes sont, dans leurs buts et leur idéologie, totalement opposés. En aucun cas le pacte stratégique de non-agression du 23 août 1939, que Hitler a signé avec Staline, comporte une collaboration politique.