26 mars 2009

...d´art national

Existe-t-il aujourd´hui un art national ? Il existe certainement quelque part, mais c´est l´art international qui domine dans les médias, les Musées et les galeries. Je ne sais pas très bien pourquoi l´art apolitique, clinquant et néodadaïste à la mode serait plus “international” que celui d´artistes plus respectueux du métier de peintre et, surtout, plus personnels et individualisables comme par exemple Bacon ou Millares ! Par ailleurs est-ce que Van Gogh, Picasso, Mondrian, Kandinsky seraient devenus aussi célèbres s´ils étaient restés dans leur pays d´origine ?
Une autre question : chez eux, ces artistes, auraient-ils pu développer une telle force et une telle originalité dans leur oeuvre ?
Je pense que dans chaque artiste créateur il y a deux personnalités en conflit : l´une celle de l´enfance, plus régionale et plus conservatrice et l´autre ouverte au monde et en lutte pour sortir des normes traditionnelles. La rupture se fait mieux à l´étranger, mais elle ne peut être utile que dans la mesure où l´artiste ne renie pas ses racines. C´est ainsi qu´il maîtrisera ses propres contradictions et en fera une synthèse positive.
Donc on pourrait dire que la personnalité d´un artiste vient de ses origines culturelles mais que la création de son style vient de ses rencontres d´adulte... hors de son contexte. Selon ce raisonnement l´art international serait celui qui sait rendre universels les souvenirs de jeunesse. C´est précisément de cette ambigüité que naît l´art qui change notre vision du monde et non de l´imitation de la dernière mode à New York.

18 mars 2009

...de ses rencontres à Paris

A Paris la solitude est plus dure qu´ailleurs car les gens n´ont pas le temps pour se faire de nouveaux amis. Puis le Français est par nature méfiant. Dans tous les pays d´Europe que j´ai connus, si vous arrêtez quelqu´un dans la rue pour demander un renseignement il prend le temps de vous expliquer et même, parfois, il vous accompagne un bout de chemin. A Paris les gens ont, presque toujours, un mouvement de recul. On perçoit qu´ils se sentent agressés et s´il s´agit d´un étranger qui les interroge, en mauvais français, alors c´est la panique et sous prétexte de ne pas comprendre ils s´enfuient ! Comment alors, si vous êtes seul, faire des contacts en France hors de votre milieu professionnel ? Il faut parler d´autres langues car vous finirez toujours par trouver, dans la foule pressée, un étranger qui cherche un contact humain. Moi j´ai rencontré mes premiers copains à Paris dans une station de métro. J´ai entendu parler le castillan avec un accent du Río de la Plata, je me suis approché et je me suis présenté. J´ai ainsi rencontré un Argentin et un Chilien qui ont bouleversé tout mon avenir. Sans eux je ne serais jamais allé en Suède. Mais c´est une autre histoire !
Le Chilien était un brillant journaliste connu sous le pseudonyme de “El Perro”. Il s´agissait de Augusto Olivari, qui est mort plus tard à côté du Président Allende lors de l´assaut des militaires au Palais de la Moneda. Il habitait alors à l´hôtel Saint-Michel et il envoyait ses articles à la presse chilienne. Il avait plusieurs maîtresses, il buvait beaucoup et il parlait très bien d´André Malraux. C´était un vrai latino-américain bohème de Paris

17 mars 2009

La pourriture

Baudelaire qui pourrissait du dedans
parlait avec une certaine jouissance de la pourriture
en connaissance de cause...

Je connais un poème qui parle
longuement méticuleusement
de la pourriture d'une orange.

J'ai vu un jour le cadavre pourrissant d'un cheval
au bord d'une belle rivière
au pied de la Cordillère des Andes
un porc en liberté le dévorait goulûment.

J'ai vu à la télévision des cadavres pourrissant
dans les tranchées
de multiples guerres coloniales organisées
par les gouvernements des pays les plus civilisés.

Pourtant
je ne trouverai certainement pas de revue de poésie
qui veuille dans l'état actuel de la culture occidentale
publier un poème sur la pourriture.

13 mars 2009

...de Bruxelles


Que puis-je dire de Bruxelles ? Nous avons très peu vécu dans notre appartement de la rue Wielemans Ceuppens, proche du magnifique parc de Forest. Nous avons quand même compris, assez rapidement, que certains quartiers de la ville appartenaient aux Turcs ou aux Marocains. Contrairement à Paris, de nombreux Belges de souche avaient émigré dans la banlieue ! Pourtant jamais nous nous sommes sentis menacés. Nous étions au contraire plutôt surpris de la gentillesse des gens que nous interrogions, parfois, dans la rue quand nous cherchions une adresse. Nous avons aussi découvert au centre ville, près de l´arrêt du tramway, un immense café, très kitch, où de vieilles dames en chapeau venaient boire le thé et manger de petits gâteaux. Il y a Bruxelles comme un air calme de province, malgré l´intense circulation.
Mais notre plus grande admiration fut quand nous visitâmes les bouquinistes ! Dans notre quartier, à quelques centaines de mètres de notre appartement, il y avait une énorme boutique, bien organisée, avec 40.000 volumes à vendre. Après de longues recherches, nous la quittions avec des sacs pleins de livres. C´est d´ailleurs dans cette librairie que j´ai trouvé un livre que je cherchais depuis plus de vingt ans : “La poésie surréaliste” de Jean-Luis Bédoin, édité en 1964 par Seghers. La dernière fois que nous sommes allés à Bruxelles nous avons appris qu´elle avait brûlé ! Ce fut comme l´annonce du décès d´un bon ami. Notre quartier avait perdu une partie de son charme. J´ai visité plus tard d´autres grands libraires de livres d´occasion, mais ce n´était pas pareil !

04 mars 2009

Les artistes créatueurs

"Les artistes créatueurs"
De remise en question
en restructurations profondes
la montagne du doute
mord de ses longues dents
la pomme verte et carrée
inondée de sueur et de sang
parmi ombre et mystère
illusion trop éphémère
d´un paysage intérieur lointain
qui accable l´artiste créatueur
de l´avant-garde de demain.

01 mars 2009

L'érudition moisie

Toute une vie d'études austères
toute une vie de livres
et de poussière
vouée au passé
et aux vieilles pierres
par ĺodeur alléché
d'un riche vocabulaire
entre deux ruines
et quelques vieux cimetières...

Pas un rêve vivant
pas un poète présent
pour nous faire aimer
le vrai sens du mystère.