28 juin 2012

Le comble de la grossièreté

Si je dis merde quand sonnent
les clochettes lors de la messe
et tous les fidèles s´inclinent
je serais l´objet de réprobation
et nombre de croyantes outrées
m´accuseront de manquer d ´éducation

et si je pète lors d´un hommage
à un poète médaillé par l´académie
au moment même où le poète lit
son poème parfaitement mesuré
le public qui dort et s´ennuit
subitement sera rêveillé et outré
vous demandera de vous retenir

mais si au milieu d´un dîner de patrons
de chasseurs ou d´anciens galonnés
vous osez exprimer votre sympathie
pour les idées de Karl Marx et de Trotski
alors attendez-vous au mieux à être hué
au pire à être chassé à coups de pieds...

Si vous souhaitez vivre en paix
en bonne harmonie avec vos amis
évitez ce genre de plaisanterie
et surtout de péter...et de parler.

22 juin 2012

Fogaça et Alessandra Teles


J´envoie le 9 mai 2011 une douzaine de catalogues de l´exposition de Fogaça et de Alessandra Teles en Belgique , à quelques amis. L´exposition a lieu dans deux étages de la grande tour de la ville de Saint-Ghislain. Chaque artiste a son étage. Tous deux, d´une quarentaine d´années, sont des peintres amis de Goiânia.

Alessandra habitait, depuis quelques mois, en France. C´est pour elle un immense sacrifice car elle vit loin de sa famille et avec des moyens plutôt restreints. Mais c´est, pour Alessandra, ce qu´on appelle au Brésil un « posgrado ». C´est-à-dire un complément d´études universitaires avant d´exercer un métier avec succès. Originaire d´une famille d´écrivains célèbres elle doit, pour être reconnue dans son propre pays, couper le cordon ombilical. Après cette initiation elle peut espèrer ne plus être la fille ou la nièce de...mais Alessandra Teles artiste peintre. C´est ainsi que ça se passe en Amérique Latine. La renommée se gagne ailleurs que chez soi !

C´est dans ce même esprit que Fogaça expose, depuis quelques années, en France, en Espagne, en Bolivie, au Chili, en Argentine, à Cuba et maintenant en Belgique. Il n´a nullement envie de s´établir à l´étranger ni même ailleurs qu´à Goiânia mais, après ces étapes – la carrière d´artiste n´est jamais simple – il pourra choisir, plus facilement ses lieux d´exposition au Brésil. Avec ces antécédents internationaux, confirmés par de nombreux articles élogieux, il pourra continuer sa progression nationale. Au début du 20ème siècle il fallait passer par Paris pour être reconnu. Maintenant c´est moins contraignant. D´autres villes moins historiques font l´affaire...

18 juin 2012

Ecologie-business


Qui dans la salle est contre
la protection de la nature ?
Levez la main !
Qui désire manger et boire
des produits toxiques
cancérigènes et frelatés ?
Levez la main !
Qui apprécie les usines
qui crachent de la fumée
noire puante et polluée
et qui contaminent l´eau l´air
vos légumes et votre lait ?
Levez la main !
Qui veut se baigner en été
dans une mer gluante et polluée
et marcher sur une plage
couverte de plaques de pétrole
de seringues et de déchets ?
Levez la main !
Qui souhaite vivre dans une ville
bruyante sale et encombrée
et respirer à pleins poumons
l´air pestilent et encrassé
par les gaz brûlés par des millions
de moteurs à explosion
et par celui des cheminées ?
Levez la main !
Et Il y eut peu de mains levées...
C´est alors que
les entrepreneurs antropophages
les avides banquiers charognards
les gros commerçants nécrophages
et les politiciens bouffeurs de lard
enfin tous ces gens bien informés
de droite du centre et sans partis
se sont dit : Pourquoi ne pas en profiter ?
Et ils se sont convertis à l´écologie.

C´est vraiment admirable
que grâce à la publicité
et grâce à notre liberté
les principaux pollueurs
les plus grands empoisonneurs
soient devenus sans être troublés
dans la joie et en toute impunité
nos plus fervents écologistes.


(Ils auront même un canditat
ni de droite ni de gauche”
pour sauver les papillons
les oiseaux et les poissons
aux prochaines élections.
Si vous n´êtes pas d´accord
consommateurs, levez la main !
Vous serez certainement écoutés
si vous n´êtes pas déjà morts
empoisonnés par les amis
d´une nature non polluée !).

12 juin 2012

Solidarité

Ça paraît simple d´évoquer
“la solidarité”
ça paraît même évident
au pays qui a pour devise
“Liberté-Egalité-Fraternité”
et pourtant peu de poètes
peu de romanciers
semblent l´avoir cité
et le dictionnaire
dans sa froide objectivité
parle surtout
de devoir de convenance
de communauté d´intérêt
d´association et d´obligation
et guère de sentiments
et encore moins d´amour
du prochain et de tendre
la main tout naturellement
pour que la solidarité
devienne le lien fraternel
l´ossature le fondement
de toute société humaine
et que tendre la main
soit à tout moment
dans la vie dans la peine
dans la joie ou le besoin
un vrai geste d´amitié.

10 juin 2012

livres de poésie

J´ai dans ma bibliothèque personnelle, un grand nombre de livres de poésie. Combien ? Je ne sais pas...J´accumule, j´accumule depuis des années, selon un classement très personnel, tout ce que les poètes m´offrent avec ce que j´ai acheté dans divers pays. La poésie latino-américaine est majoritaire. Surtout celle du Guatemala, de l´Argentine et du centre du Brésil.
Mon premier contact avec la poésie moderne fut, comme je l´ai souvent raconté, un hasard de voisinage à Buenos Aires. Un voisin gauchiste et intellectuel, Cirilo San Miguel, m´invita à une fête destinée à ramasser des fonds pour éditer une revue de poésie. Il y avait, dans cette fête amicale, tous les premiers membres de ce qui allait devenir le plus important mouvement d´avant-garde d´Argentine des années 50-60 : « poesía buenos aires ». Plus tard j´y ai également rencontré des peintres « Madi », qui sont, encore aujourd´hui, considérés les promoteurs d´une avant-garde internationale. Le principal créateur et animateur de ce mouvement, l´Uruguayen Carmelo Arden Quin, vient de mourir à Paris presque centenaire. Il y a une dizaine d´années il était venu nous voir à Lectoure...

Néanmoins, si vous allez à Buenos Aires ou à Montevideo (où le mouvement Madi est né) vous aurez du mal à trouver, dans les librairies, des livres sur ces poètes et ces artistes. Peu de gens possèdent la collection complète de « poesía buenos aires », même parmi les poètes qui y furent publiés. C´est grâce à Marta – la veuve de Raúl Gustavos Aguirre – que je detiens la collection complète de la revue. J´en suis fier !...

06 juin 2012

Ce n´est pas le moment


Mes derniers blogs n´ont guère de rapport avec la poésie ! Ce n´est pas le moment ! Quand le bateau coule il y a d´autres priorités que le chant mélancolique de nos bardes. Pourtant, qui mieux que les poètes pourraient exprimer le désarroi de notre époque ? Qui pourrait signaler, avec plus de pertinence, les dangers qui nous menacent et comment combattre la violence qu´ils génèrent ? Ce ne sont pas les hommes politiques qui sauveront le monde (Oh, non !...), ni les technocrates ni les militaires, mais ceux qui sauront éveiller ce qu´il y a de meilleur dans le coeur des hommes : la générosité, la solidarité, la pitié, la tolérance...Oui, l´humanité pour survivre a besoin d´humanité...

Je me souviens d´un film qui m´avait beaucoup impressioné dans ma jeunesse. Sur un bateau de pêche, tous les marins s´intoxiquent en mangeant du jambon avarié, sauf un musulman qui a refusé, malgré les railleries de ses collègues.Peu à peu tous les marins tombent malades et demandent par la radio du secours. Il existe un remède pour les sauver mais ils doivent, pour l´obtenir à temps, passer par plusieurs pays opposés par la guerre froide. Pour finir, chacun mettant du sien, le médicament est jeté, par un avion, dans la mer à proximité du bateau et c´est le marin musulman – le seul à ne pas être malade – qui plonge dans l´eau glacée pour le recupérer. Le titre du film était : « Si tous les gars du monde... ».

Et si tous les poètes du monde... se tenaient par la main , ne pourraient-il pas empêcher les guerres ?