26 février 2012

Les mystères du Guatemala

 Il y a deux mondes au Guatemala : celui des blancs et celui des indigènes. Ils ne se parlent pas, ils ne se connaissent pas et souvent ils se détestent ! Le prix Nobel de la Paix argentin, Perez Esquivel, aurait dit : "Les Guatémaltèques sont plus racistes que les Sud-africains !". Ce qui est certain c’est qu’un leader indigène maya n’aurait pas survécu, pendant 30 ans en prison, comme Mandela. Les quelques intellectuels blancs, qui ont pris la défense des indigènes, durent s’exiler pour ne pas être assassinés. Même un respectable écrivain de gauche et Prix Nobel, comme Miguel Angel Asturias avait écrit, dans sa jeunesse, une thèse raciste sur le peuple Maya. D´ailleurs, suite à la réédition de cet écrit, le poète quiché Humberto Ak´abal, refusa le Prix National de Littérature car il a pour nom : Prix Miguel Angel Asturias !
             
Le Guatemala est un pays montagneux, d’une beauté époustouflante. Le climat, plus froid sur les hauteurs et plus chaud et humide sur les plaines, permet de cultiver et de voir fleurir, toute l’année, une grande variété de plantes et de fruits. L´artisanat des indigènes dépasse parfois en imagination, en originalité et en profondeur les plus belles œuvres d´art occidentales. Puis les gens sont généralement courtois et aimables et on y rencontre des poètes, des écrivains et des artistes comparables, en qualité et talent, aux meilleurs d’Europe. Sous bien des aspects, le Guatemala pourrait être un lieu idéal de résidence. Deux facteurs l’empêchent de devenir un paradis: les volcans et la violence ! La terre tremble en permanence et les crimes crapuleux ou politiques se succèdent..Ce n´est guère rassurant pour un Français !

21 février 2012

Le départ au Guatemala

Nous avons mis toutes nos affaires dans un ancien conteneur que j´ai fait réparer par l’une des Coopac. Il y avait notre matériel de cuisine, les meubles en "pao sangue" que nous avions fait fabriquer sur place, nos livres, notre collection de sculptures et la vieille peugeot 305 de Monique. Miraculeusement tout est arrivé, en bon état, à Guatemala ciudad.

Monique avait repris la maison de la personne qu´elle remplaçait à l´Ambassade. Nous lui avions racheté les meubles donc, quand nous sommes arrivés, dès le premier soir - avec les draps de la Consul - nous avons pu dormir chez nous.  La maison était confortable et moderne et se trouvait dans une impasse, très calme, à quelques centaines de mètres de l’Ambassade. Le même soir il y eut une coupure générale d´électricité. Après tant d´années en Guinée-Bissau, nous étions presque habitués !  

Le jour suivant Monique se présenta à l´Ambassade mais, pour rejoindre son bureau, elle dû monter les onze étages de l´immeuble. Nous étions à 1.500 mètres d´altitude ! Il fallait du souffle ! La panne dura plusieurs jours. Puis l´Ambassadeur, très agité et exigeant, était sur le départ (il fut ensuite muté à Vanuatu, le bout du monde !!!), donc les premières semaines de travail furent, pour Monique, un enfer. Ce que nous avions gagné en confort et en bonté du climat (l´éternel printemps !), Monique l´avait perdu en qualité de conditions de travail. Je lui proposais qu´elle demande sa mutation à Paris. Elle résista et se trouva au Guatemala une nouvelle passion : la collection de tissages Maya.

Ainsi nous découvrîmes un monde merveilleux !

15 février 2012

Si vous n´avez rien à dire

Si vous n´avez rien à dire
pas de crayon pas de papier
pas de conscience sociale
et pas la moindre idée

si vous n´avez pas de souvenirs
de cigales de genêt ni de terre labouré
si vous n´avez jamais eu la peur
de perdre votre emploi mal payé

alors

avec habilité et persévérance
et quelques relations bien placées
vous pouvez devenir académicien
ou encore et pourquoi pas
menteur des quatre chemins
comme nos élus et leurs avocats
pourvu, trou du c... que ce soit du bon français...

08 février 2012

Partir c´est mourir un peu !

Partir c’est mourir un peu, mais c´est aussi le commencement d’une nouvelle vie ! J´étais triste de partir, mais j´avais également besoin de changement. Nous ne pouvions pas rester en Guinée-Bissau car nos contrats n’étaient plus renouvelables. Puis à quoi bon assister, impuissants, à l’œuvre de destruction du Fonds Monétaire et de la Banque Mondiale qui, avec force et conviction, poussaient le gouvernement à privatiser et à renoncer à tout ce qu´il avait pu construire, depuis le début de
l’indépendance, de social dans le pays.

Le système libéral déteste la planification, la protection douanière, les subventions aux aliments de première nécessité et déteste la santé et l´éducation gratuites et aussi les coopératives. Tout ce qui permettait, malgré les restrictions et certains blocages structurels, de faire fonctionner dignement et de façon indépendante - presque autonome - ce petit pays, de moins d’un million d´habitants, fut démantelé et accéléra sa déchéance.

Lester Brown, un économiste tiers-mondiste, a calculé qu´avec 161 milliards de dollars par an on pouvait fournir, aux peuples les plus démunis, les besoins essentiels. C´est-à-dire qu´avec le tiers du budget militaire d´un seul  pays, les Etats-Unis, on pourrait sortir de la misère extrême l’ensemble des populations du tiers- monde. Alors que pourrions- nous faire en réduisant, d’un tiers, toutes les dépenses militaires du monde ? Peut-être de trouver l´équilibre qui, avec plus de sagesse, nous apporterait une paix durable et un développement maîtrisé, respectueux des hommes et des ressources naturelles de la terre. Rêvons ! Ce n´est pas défendu !