J´aimerais voyager
pour arriver dans un pays
et dire bonjour mes amis
voilà ce que je peux donner
du sel du pain
et un peu d´art
le meilleur de moi-même
simplement
je voudrais pouvoir dire :
aujourd´hui je tends la main
pour un peu d´amitié
je ne demande rien
votre regard me suffit
et je vous donnerai ma poésie
simplement
voilà mon coeur
mon sel mes mains
un peu d´art un brin de poésie
le meilleur de moi-même
n´est pas à vendre
car l´amitié n´a pas de prix
recevez-le simplement.
Les poèmes et indignations d'Yvan Avena (1930-2015), poète et créateur de la galerie Art Club.
26 mars 2012
21 mars 2012
Monuments
Ah, Libranos, Señor,Dieu ô Dieu des vivants
de los explotadores de cadáveres...
LUIS CARDOZA Y ARAGÓN
(Poème a Rafael Landivar)
Dieu des pâquerettes
Dieu des cigales
Dieu des sourires :
Délivre-nous des charognards
délivre-nous des exploiteurs de tombes
délivre-nous des profiteurs d´enterrements
délivre-nous des marchands
qui se nourrissent et s´engraissent
de monuments
de monuments
aux héros
aux résistants
au soldat inconnu
aux généraux
aux disparus
aux glorieux
aux crucifiés
aux poètes torturés
par ces mêmes généraux
et qui oublient
qui oublient
toujours les vivants
et qui oublient les pâquerettes
les cigales
et le sourire
et l´envie de vivre
des vivants.
15 mars 2012
Tsunami
Quand la terre s´agite
Camarades
Quand la terre s´agite
Et l´eau nous envahit
Camarades
Rien ne peut l´arrêter
Car la terre est une boule de feu
Et rien ne peut l´arrêter
Quand la terre s´agite tremble
Brise casse pisse plie
Et crache la foudre
Et la mer monte monte
Et avance comme un cheval fou
Rien ne peut l´arrêter
Camarades
Quand elle avance la mer
Et elle détruit tout
Les barrages sont arrachés
Les maisons volent
Les obstacles sont anéantis
Et l´homme devient tout petit
Tout petit
Quand la vague l´envahit
Camarades
La mer la mer amère
Comme un bulldozer
Arrache les arbres les murs
Les enseignes les portes et emporte
Les photos et les souvenirs
La mer déchaînée
Précipite les voitures dans les abîmes
Fait monter les bateaux sur les collines
Et transforme les villes
En dépôt de ferrailles rouillées
Et sous les déchets
Les morts par milliers
Camarades
Les morts par milliers
Et la nuit irradiée par les usines
Le coeur en fusion
Pour produire l´électricité
Le progrès et la prospérité
Camarades
La prospérité
Des industriels des banquiers
Beaucoup celle des riches
Et guère celle des ouvriers
Et la terre qui s´agite
Et se met à trembler
Et la mer qui avance
Comme un rouleau d´acier
Et broie et déchiquette
Et brise et empile
Ce que les hommes fabriquent
Ce que les hommes accumulent
Pour s´accrocher à la vie
Camarades
Pour s´accrocher à la vie.
Camarades
Quand la terre s´agite
Et l´eau nous envahit
Camarades
Rien ne peut l´arrêter
Car la terre est une boule de feu
Et rien ne peut l´arrêter
Quand la terre s´agite tremble
Brise casse pisse plie
Et crache la foudre
Et la mer monte monte
Et avance comme un cheval fou
Rien ne peut l´arrêter
Camarades
Quand elle avance la mer
Et elle détruit tout
Les barrages sont arrachés
Les maisons volent
Les obstacles sont anéantis
Et l´homme devient tout petit
Tout petit
Quand la vague l´envahit
Camarades
La mer la mer amère
Comme un bulldozer
Arrache les arbres les murs
Les enseignes les portes et emporte
Les photos et les souvenirs
La mer déchaînée
Précipite les voitures dans les abîmes
Fait monter les bateaux sur les collines
Et transforme les villes
En dépôt de ferrailles rouillées
Et sous les déchets
Les morts par milliers
Camarades
Les morts par milliers
Et la nuit irradiée par les usines
Le coeur en fusion
Pour produire l´électricité
Le progrès et la prospérité
Camarades
La prospérité
Des industriels des banquiers
Beaucoup celle des riches
Et guère celle des ouvriers
Et la terre qui s´agite
Et se met à trembler
Et la mer qui avance
Comme un rouleau d´acier
Et broie et déchiquette
Et brise et empile
Ce que les hommes fabriquent
Ce que les hommes accumulent
Pour s´accrocher à la vie
Camarades
Pour s´accrocher à la vie.
10 mars 2012
La liberté
Aïe poète des fleurs ! Aïe ton petit jardin !
La liberté
le bonheur
dans le cœur
et les mains
et voilà mon poème
pour forcer le destin.
Et voici l´autoroute et le ciment
d´une grande vitesse
et j´oublie pourquoi et comment
et d´autres politesses
quand le vert
devient mur blanc
ou gris
et pluie
et mauvais temps
et banlieue
de ceux très nombreux
qui n´ont pas réussi
à l´école de la vie.
Et qui ne savent pas pourquoi
on devient un oubli
de la démocratie
et qui ne savent pas comment
tant de poètes
ont un jardin
et des fleurs
et dans les yeux
le soleil
et les couleurs du printemps.
Ou alors font-ils semblant ?...
La liberté
le bonheur
dans le cœur
et les mains
et voilà mon poème
pour forcer le destin.
Et voici l´autoroute et le ciment
d´une grande vitesse
et j´oublie pourquoi et comment
et d´autres politesses
quand le vert
devient mur blanc
ou gris
et pluie
et mauvais temps
et banlieue
de ceux très nombreux
qui n´ont pas réussi
à l´école de la vie.
Et qui ne savent pas pourquoi
on devient un oubli
de la démocratie
et qui ne savent pas comment
tant de poètes
ont un jardin
et des fleurs
et dans les yeux
le soleil
et les couleurs du printemps.
Ou alors font-ils semblant ?...
07 mars 2012
Le Guatemala et la poésie
Au Guatemala, en 1991, je me suis donné pour tâche de m’occuper de la maison et d’écrire, de traduire et d’illustrer la poésie. Pendant plus de cinq ans j’ai tenu mon engagement. Pour la poésie ça continue !...
Avec le soutien de Tasso Adjidodou, un vieux monsieur de nationalité indéterminée, "attaché de presse" de l´Ambassade de France et l´un des grands animateurs de la vie culturelle du Guatemala, je pris contact avec les plus importants poètes du pays et je commençais à les traduire et à les publier en France. Ceci donna origine à un petit livre bilingue "Petite et injuste anthologie de la poésie guatémaltèque contemporaine" qui fut publié en Espagne par "Poesía Toda" et au Guatemala par "Serviprensa Centroaméricana". J’en envoyais une centaine dans plusieurs pays, sans grand résultat.
Bien que ce livre était alors le seul à donner un panorama, en français et en espagnol, de la richesse poétique contemporaine du Guatemala, il n´éveilla aucun intérêt particulier parmi les poètes. Ce ne fut pas mieux avec l´anthologie bilingue "200 ans de poésie argentin" qui ne fut éditée, par mes soins, qu´à une douzaine d´exemplaires. Il y a bientôt 20 ans que je publie mes poèmes ou ceux des autres dans des livres ou des revues de poésie et je suis toujours au même point : j’offre, gratuitement, mon travail et mes livres pour avoir une chance d’être lu, par quelques amis, un jour de pluie.
La poésie est mon dernier métier. Je l’exerce à plein temps. Je me donne à lui avec passion, sans espoir de retour, sans même l’espoir de devenir un poète admiré.
Mais je vis en poésie. Je suis donc un privilégié !
03 mars 2012
COLERI ET COLERA
Et il y avait des vagues
des vagues et des vogues
et des modes
d'aujourd'hui de demain
en diligence et la chance
des petits chemins
des petits trains
Il y avait plus de nuances
plus de musiciens
sur toutes les routes
et dans chaque coin
et dans chaque cas
coléri et coléra
ce soir je dormirai dans le foin
demain peut-être dans des draps
et je rêverai et tu rêveras
de coquelicots et de mimosa
toujours plus loin
toujours plus au-delà
coléri et coléra
et je rêverai et tu rêveras
de fuir la ville et le froid
là où il n'y a plus de lendemains
là où il a trop de bras
et trop de mains
et comme seul et unique destin
la colère et le choléra.
des vagues et des vogues
et des modes
d'aujourd'hui de demain
en diligence et la chance
des petits chemins
des petits trains
Il y avait plus de nuances
plus de musiciens
sur toutes les routes
et dans chaque coin
et dans chaque cas
coléri et coléra
ce soir je dormirai dans le foin
demain peut-être dans des draps
et je rêverai et tu rêveras
de coquelicots et de mimosa
toujours plus loin
toujours plus au-delà
coléri et coléra
et je rêverai et tu rêveras
de fuir la ville et le froid
là où il n'y a plus de lendemains
là où il a trop de bras
et trop de mains
et comme seul et unique destin
la colère et le choléra.
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