31 juillet 2012

« Le poète qui vous parle ».


Mon blog, comme vous le savez, a pour titre « Le poète qui vous parle ». Il fut choisi par mon fils. C´est également le titre d´un de mes premiers livres auto-édités. Il y a vingt ans je finançais mes publications en espérant, néanmoins, trouver un éditeur qui publierait et diffuserait mes livres. Plutôt modeste et discret dans mon travail, je n´espèrais pas de miracles ni même un succès de ventes, mais une certaine diffusion assurée par des professionnels de l´édition. Pouvoir dire à mon entourage « je suis écrivain » me semblait plus digne que de dire que j´étais retraité. Puis j´avais des choses à exprimer que je voulais partager avec d´autres personnes...

Je savais également qu´il est très difficile d´exercer un métier artistique de façon originale. Plus on s´informe dans ce secteur, plus on s´aperçoit que tout a déjà été exploité. Je ne méconnaissais pas les difficultés du métier. Mon premier rapport, avec la poésie moderne, avait eu lieu quand j´avais 20 ans à Buenos Aires. J´avais connu un groupe de jeunes poètes dont j´admirais la culture, leur passion et leur aisance. Il étaient tous brillants quand ils parlaient de l´art et de la poésie. Je découvrais que tout ce que je savais et j´avais lu, jusqu´alors, était totalement dépassé et obsolète. Moi j´en étais encore aux romantiques et à la découverte des parnassiens et je n´étais pas encore arrivé aux symbolistes. Tout à coup je me trouvais plongé dans le futurisme, le dadaïsme et le surréalisme. Ce fut pour moi comme un électrochoc. J´avais tout à apprendre !

J´avoue qu´il m´a fallu des dizaines d´années pour commencer à comprendre ! Et ce n´est pas fini...







28 juillet 2012

Parapoésie politique


Pourquoi « parapoésie » ? Peut-être parce que, comme Nicanor Parra - le créateur de « l´anti-poésie - je doute que les poètes français acceptent que ce petit livre soit poétique. Et ceci dit pour deux raisons majeures : 1) il ne respecte pas les règles des grands maîtres de la poésie moderne et 2) le sujet est politique donc exclu de toute poésie sérieuse.

Bien qu´il existe depuis toujours plusieurs modes d´expression en poésie, dont l´épopée (voir « L´Odyssée » atribuée à Homère), aujourd´hui on ne reconnaît que la poésie lyrique comme authentique et « sérieuse ». Sans vouloir me comparer ni à Nicanor Parra ni à Homère je tiens à affirmer, avec Maïakovski que, en poésie, les règles n´existent pas, « C´est justement l´homme qui crée les règles poétiques qui s´appelle poète ».

Donc à ceux qui se sentiront offensés dans leurs convictions esthétiques par mes poèmes je leur demande de voir, au-delà de la forme, le contenu. S´ils n´apprécient ni la forme ni le contenu alors je leur recommande de brûler, ce petit recueil, au plus vite car il peut devenir compromettant. Il n´y a que trois décennies des intellectuels argentins ont payé de leur vie le fait de posséder des livres «subversifs» dans leurs bibliothèques. Le monstre n´est pas mort, il est seulement caché et à l´affût de nos faiblesses.


18 juillet 2012

Migrations et racisme


Il y eut de tous temps
des migrations forcées
climatiques économiques
et des explosions démographiques
impossibles à résorber
les blancs s´installèrent
chez les indiens d´Amérique
pour exploiter leurs terres
et leurs richesses minières
ils dominèrent massacrèrent
et remplacèrent progressivement
les populations indigènes
par le nombre et les armes
et peu à peu il s´y installèrent
(alors c´était les blancs
pauvres qui émigraient)
et ils colonisèrent définitivement
d´immense territoires vierges
ils importèrent leurs techniques
leurs semences leur bétail
leurs femmes et leur religion
(alors c´était les chrétiens
qui envahissaient et pillaient...)
et ils amenèrent des millions
d´esclaves noirs d´Afrique
(alors c´était les noirs
les seuls qui travaillaient)
pour produire dans leurs champs
la canne à sucre et le coton
chez eux les blancs s´enrichirent
et mécanisèrent leur production
ils s´industrialisèrent
et se firent des guerres
pour conquérir des marchés
et ils progressèrent tellement
qu´ils ne voulaient plus travailler
dans les mines et les ateliers
alors ils importèrent des étrangers
pour faire tourner leurs machines
pour construire leurs logements
et pour balayer leurs trottoirs
de riches conquérants civilisés
mais les colonisés s´établirent
se marièrent et se multiplièrent
et ils firent venir leurs cousins
car les colonies pillées et épuisées
par la voracité des blancs
ne nourrissaient plus les bêtes
ni les hommes ni leurs enfants
(c´est encore les noirs
qui en payèrent le prix)
et ces pauvres émigrés
par la force de leurs bras
leur courage au travail
et la modestie de leur comportement
sont devenus indispensables
pour l´économie du pays
et ils ont fortement participé
au bien-être d´une génération de blancs.


Mais maintenant
les mêmes blancs
qui les ont incités à venir
se sentent envahis
et leur habituel mépris
s´est transformé en haine
contre les nombreux émigrés
¨car il ne sont pas comme nous¨
ils ne sont ni blancs ni chrétiens
et dans leurs quartiers de banlieue
ils se sentent souvent discriminés
(et sans doute ils le sont !...)
bien que des années durant
ils servirent la France avec dévouement
et que leurs enfants soient Français.


C´est même devenu un argument
de campagne électorale
pour d´ignobles politiciens
exploiteurs des bas instincts
des foules de blancs frustrés
et toujours mal informées
à qui on veut faire croire
que les travailleurs émigrés
vienent manger notre pain
et sont les responsables du chômage
de la révolte et de la violence
des jeunes dans leurs cités.
Quand on vous sert de la haine
à chaque repas
quand les portes se ferment
à votre prénom
et que même votre quartier
vous exclut du « marché du travail »
quand votre père
perd son emploi aprés vingt cinq ans
d´esclavage chronométré
pour cause de délocalisation
quand on vous dit :
« vous êtes Français mon ami
respectez votre beau pays !»
et les flics vous traitent
comme un nègre ou un bicot
étranger clandestin sans papiers
de deuxième catégorie
et votre «gueule de métèque»
votre dégaine votre langage
qui vous éloignent des normes
et de notre « identité nationale »
race pure de valeureux gaulois
(oublions les romains et les germains
qui dans le passé nous ont envahis
métissés et colonisés)
les blacks et les beurs
chômeurs d´éternelle durée
sont néanmoins considérés
par notre Etat républicain
comme des Français venus d´ailleurs !
Mais comment intégrer
des milliers de jeunes mal formés
dans des lycées au rabais
dans le monde du travail
quand le système est saturé
et bloqué par ses propres excès 
et quand on peut faire mieux
dans des pays sans syndicats
en payant moins d´impôts ?
Comment créer des emplois
dans les pays «développés»
avec un système économique
capitaliste à bout de souffle ?
C´est là que réside l´inconnue
de notre triste civilisation
que faire pour sauver l´avenir
de notre système de vie ?
Que vont-ils faire pour continuer
tout en faisant semblant
de respecter une certaine liberté
sans égalité et sans fraternité ?
Que vont-ils inventer pour que le peuple
continue à travailler sans réchigner
dans les usines et dans les mines
de sociétés anonymes transnationales
qui n´ont qu´un but et qu´une idée
faire des bénéfices et gagner des marchés ?
Travailler consommer polluer
sera-t-il suffisant pour tout justifier ?

16 juillet 2012

Comment voyez-vous l´avenir ?


Puisque nous avons assisté à des révoltes de la jeunesse musulmane (des « mai 68 » avec quelques décennies de retard) et à l´assassinat planifié de Ben Laden (le soit disant cerveau du terrorisme international !), nous pouvons poser une question aux intellectuels européens : comment voyez-vous l´avenir ? Bien entendu je plaisante ! Les intellectuels occidentaux ne réagissent plus. Et ceux, peu nombreux, qui osent encore exprimer des idées, génantes pour le pouvoir, sont soigneusement isolés, comme des pestiférés, dans une bulle de vide médiatique.

La chute du mur de Berlin fut le début de la fin de toute contestation en provenance de l´élite cultivée occidentale. Même si de nombreux intellectuels de gauche critiquaient – avant même que fut érigé le « rideau de fer »- la politique de Staline. Même si à l´intérieur de l´Union Soviétique s´élevait, déjà, la voix de grands écrivains russes pour dénoncer les aberrations du système. Même s´il existait en France des militants qui quittaient le parti communiste, malgré leurs profondes et durables convictions marxistes, la presse bourgeoise a toujours fait semblant de l´ignorer. D´un côté il avait les bons démocrates et de l´autre les méchants communistes. C´est d´ailleurs ce totalitarisme politique, cette attitude sans nuances des penseurs de droite (généreusement rémunérés par le système...) qui sera l´accélerateur de la chute inexorable du capitalisme mondialiste..

On critiquait l´Union Soviétique surtout pour son manque de liberté et de débats. Où est la liberté de presse dans le monde capitaliste d´aujourd´hui ?...Où est le débat d´idées pour faire avancer le monde vers plus de justice ?...

09 juillet 2012

Que vont devenir les arts contemporains occidentaux


Que vont devenir les arts contemporains occidentaux au milieu des ruines de notre civilisation ?

Les monuments funéraires des pharaons, les palais mésopotamiens, les temples grecs et les – toujours - splendides cathédrales gothiques, ont laissé des traces que nous admirons encore aujourd´hui. Est-ce que les tours et autres gratte-ciel « modernes » seront aussi admirables quand ils se seront écroulés, faute d´entretien ? Est-ce que les oeuvres « néodadaïstes » des plus célèbres musées d´art contemporain, laisseront des vestiges aussi significatifs et éloquents que ceux des villes aztèques. incas, orientales ou égyptiennes ? Que pourront trouver d´intéressant les archéologues du troisième millénaire, sur l´art et la culture de la civilisation européenne du 20ème siècle ?...

Certaines civilisations anciennes - tout en disposant de peu de moyens techniques – ont laissé d´importants vestiges de palaces et de temples, décorés de fresques, surprenants de beauté et d´équilibre. Bien que primitives, régulièrement décimées par les guerres, les épidémies et les famines, quelques sociétés du passé ont beaucoup investi dans l´art. Nous pouvons même affirmer que l´art reste le plus important témoignage de ce que pouvaient réaliser de meilleur les anciens. Mais les quelques ruines, qui occupent aujourd´hui l´emplacement des anciennes villes, montrent également que l´homme n´a jamais su assurer la pérennité de ses plus belles réussites.

L´Histoire qui nous est enseignée n´analyse pas, avec suffisamment de profondeur, les causes réelles de l´échec des civilisations ni l´importance des arts comme indicateurs de notre destinée humaine.

04 juillet 2012

Restons optimistes


Restons optimistes
disent unanimement
tous les manuels du bon vendeur
pour vendre des chaussures
ne jamais présenter
plus de deux paires en même temps
pour ne pas troubler le client
pour vendre des croisières
ne pas parler de l´horreur du mal de mer
ni de l´étroitesse des cabines
aux claustrophobes et ni aux obèses
pour vendre un logement
oubliez les moustiques de l´étang
les risques d´inondation
l´autoroute et les voisins bruyants
écoouter la musique des beaux discours
des vendeurs et des candidats
à président à député à maire ou pire
admirez le beau temps
sans le moindre nuage
admirez le bonheur
d´un éternel dimanche
dans notre pays de cocagne
« tout le monde il est beau
tout le monde il est gentil »
vous souvenez-vous du message ?
C´était il y a longtemps
sur une autre planète.