26 décembre 2012

Chroniques indignées V

Carmelo Arden Quin



Oui, le nouveau gouvernement socialiste, malgré ses déclarations pendant la campagne électorale : « nous n´augmenterons pas les impôts des travailleurs. Seuls les plus riches payeront ! », annonce maintenant que le trou, que lui laisse son prédécesseur, est plus profond que ce qu´il croyait et que tous les bons Français (les autres sont déjà réfugiés en Suisse) devront participer à le combler. De toutes façon il faut être très naïf (mais vraiment très très naïf et je reste poli), pour croire ce que déclarent les candidats pendant les élections. Il suffirait que quelques illuminés - comme il en existe déjà - promettent, par exemple, que s´il sont élus, les chauves et les plus de 50 ans ne payeront plus d´impôts, pour qu´ils obtiennent quelques millions de votes d´électeurs français. J´insiste sur le fait que ces hypothétiques électeurs seraient tous français, donc alphabétisés et possesseurs d´un appareil de télévision (pour ceux, très nombreux, qui ne lisent pas mais veulent, sans efforts, tout savoir). Quand on déteste la politique et qu´on est viscéralement apolitique et quand on refuse toutes les idéologies (surtout celles de gauche !) on augmente considérablement les chances de faire élire les plus canailles des candidats (qui sont souvent aussi les plus médiatisés par la télévision). Après qui payera les pots cassés ? Naturellement les contribuables ! Et ils se plaindront et ils ne seront pas contents. Ce sera pourtant le seul moment où se rejoindront , ceux de droite et ceux de gauche, pour critiquer le gouvernement. Et encore ils ne savent pas tout car, s´ils savaient, plus personne ne voterait ni à gauche ni à droite !

22 décembre 2012

Les chroniques indignées IV : Cinéma




J'ai écrit cette nuit, dans un demi-sommeil hypnotique, tout un article virtuel sur un sujet politique dont j'ai tout oublié ! Je me souviens qu'il commençait par une affirmation et son contraire, qui devait servir de base de départ pour mon article. Mais quel était le sujet ? Alors, en attendant que mon subconscient me restitue le texte ou, tout au moins, l'idée du texte, je vais écrire quelques mots sur un film simple de Costa-Gavras (et oui, toujours le même et toujours jeune à 79 ans !) sur un garçon candidat à l'émigration illégale en France : « Eden à l´Ouest ».

Lors d´un spectacle de magie, un illusioniste français de passage (ça pourrait être en Turquie), l´invite à le rejoindre et l´utilise pour l´un de ses gros trucages (il le fait disparaître de la scène). Avant de quitter le théâtre le magicien donne sa carte de visite au jeune garçon (qui parle un peu le français) et lui dit « Si tu vas à Paris, viens me voir au Lido ! ». Voici ce qui motive Elías (tel est son nom) à partir à Paris, car il pense qu'il aura là-bas un ami qui lui offrira un emploi.

Le film est construit sur le récit des rencontres de Elías pendant son voyage réalisé, en grande partie, en auto-stop. Depuis la femme allemande en vacances (en Grèce ?), en manque d´amour, qui l´amène dans son lit à la bourgeoise française, qui l'invite chez elle (sur le palier de son appartement, pas plus loin...) et qui lui offre une belle veste de son mari décédé, les personnes croisées sont le meilleur et le pire de ce qu´en Europe, un étranger dans la situation de Elías, peut rencontrer. Il y a dans ce film beaucoup d'humanité et de générosité. C´est du bon cinéma !

08 décembre 2012

A Jacques



Jamais personne n´a écrit
un hymne aussi émouvant
pourtant tes frères ont haï
ton plus merveilleux chant.

Tu chantais ton plat pays
les larmes dans les yeux
mais les bourgeois rassis
t´empalaient sur un pieu.

Pourquoi sont-ils si bêtes
les conservateurs racistes ?
Qu´ont-ils donc dans la tête
pour être si fats et tristes.

Jacques ne cherchait pas à plaire
aux séparatistes flamands
et plus ils étaient en colère
plus il trouvait ça marrant.

On dit que le poète indigné
après sa mort aurait affirmé:

Les racistes et les cochons
plus ils sont nombreux
plus ils tournent en rond
les racistes et les cochons
plus ils sont nombreux
plus ils deviennent cooons.

01 décembre 2012

A Georges




Il n´aurait pas voté pour le père
et je doute qu´il eut choisi la fille
car quand Georges vitupère
c´est contre toute la famille.

Il n´aimait pas trop les patrons
et il se méfiait des syndicats
tous les joueurs de clairon
brisaient son coeur et son foie.

Car Georges mon vieil ami
était hélas ! un vrai poète
il préférait rêver dans son lit
que pousser une brouette.

Même Dieu n´y échappait pas
quand il invoquait le démon
les flics la peste et le choléra
et l´avenir de la télévision.

Dans le coeur de ce chanteur
de ce gratteur de jambon
il y avait la bonne humeur
de Rabelais et de Villon.

Gare aux gorilles et aux patrons !



Georges était souvent insolent
les bourgeois ne l´aimaient guère
et jusqu´à l´âge de trente ans
son existence fut une vraie galère.

Puis grâce ses amis fidèles
et à la patronne d´un cabaret
il put chanter sa ritournelle
contre les flics et les curés.

Il devint très populaire en ville
partout dans la rue on chantait
gare aux juges et aux gorilles
jusque sur les marches du palais.

Ah ! Georges ta poésie a gagné
ton humour fier et mordant
fait toujours rire le poulailler
et fait encore grincer des dents.

Villon et Rabelais te saluent
et t´accueillent dans leur salon
loin des médaillés et des instituts
loin des cons très loin des cons

Gare aux gorilles et aux patrons !