30 mars 2014

Anti-sarkosisme est-il constructif ?




Depuis sept ans, Jean-Luc Gonneau, sous divers pseudonymes, fustige l'Etat UMP et son chef suprême Sarkosy. La « Gauche Cactus », qu'il revendique, n'est guère plus tendre quand il s'agit de critiquer la gauche molle qui s'agite – avec un certain succès – pour prendre la relève. Gonneau, comme les autres auteurs de ce petit recueil, rêve d'une profonde réorientation de la politique. Il prône d'indispensable changements de pneus et même de bicyclettes et non pas de rustines de dépannage ! On ne passe pas de la monarchie à la république sans changer les structures de l´Etat. On ne passera pas du capitalisme sauvage, pollueur et destructeur d'emplois, en faisant des courbettes aux patrons délocalisateurs d'industries et champions de l´évasion fiscale.
Les patrons escrocs doivent savoir qu'ils risquent de tout perdre. Tant qu'on ne considérera pas, comme en Suède à l'époque de la social-démocratie, que tricher sur la déclaration d'impôts est un crime, il y aura toujours des fraudeurs. Par ailleurs, les produits en provenance d'entreprises étrangères qui ne respectent pas les lois internationales du travail - ces lois existent - doivent être fortement taxés. Puis les entreprises nationales, qui ne respectent pas les règles du jeu, doivent être nationalisées et transformées en coopératives.

Il ne faut plus tergiverser quand il s'agit de questions aussi grave que le chômage, la pollution de l'air et de l´eau – donc de la santé publique – et l'aménagement de la production et de l'habitat pour l'économie d'énergie. Tout pour le bien-être des populations. L'heure est venue de changer radicalement la société...C´est urgent !

23 mars 2014

René Char et Raúl Gustavo Aguirre

René Char et Raúl Gustavo Aguirre


61 ans après la publication d'un hommage du poète argentin Raúl Gustavo Aguirre (1927-1983) au poète français René Char (1907-1988) dans la revue d'avant-garde
« poesía buenos aires », ces deux grands poètes se rencontrent dans un livre publié par Gallimard. La veuve de Char, Marie-Claude, lors d'une visite à Buenos Aires rencontre la veuve de Raúl Gustavo Aguirre, Marta, et lui propose de s'occuper de la publication de la correspondance entre ces deux poètes. C´est chose faite. Le livre est présenté au Salon du Livre de Paris de 2014. C´est l´année de l'Argentine ! C'est une sage décision des organisateurs car il y a longtemps que la littérature française occupe une place de choix dans la culture argentine !
Quant à René Char, s'il était venu à Buenos Aires en 1953, lors de la publication du numéro double de la revue, il aurait certainement été surpris par sa popularité dans le milieu de la jeune poésie « porteña ». Bien qu'éditée à seulement 600 exemplaires « poesía buenos aires » a laissé des traces indélébiles dans le style de l'écriture poétique.
Alain disait que : « Le poème est un miracle, le seul miracle humain ». La publication de ce livre en est la preuve !


16 mars 2014

La culture maltraitée



Quand on parle de crise économique, dans un pays de culture, les jeunes artistes doivent, préventivement, faire quelques trous supplémentaire à leur ceinture...L'art et la culture étant considérés, dans un pays comme la France, comme un luxe – puisque, dans un système de culture bourgeoise, les modestes sont exclus – c'est évident qu'on commence par réduire les subventions à tout ce qui n'a pas une valeur commerciale établie. C'est-à-dire que l'Etat soutient, dans ces moments difficiles, ceux qui n´en on pas besoin et laisse tomber les autres. Quoi qu'il en soit l'art devient, de plus en plus, une marchandise exclusive. Mais ne l'a-t-il pas toujours été ? Sait-on, par exemple que l'opéra, qui bénéficie d'un important budget de fonctionnement, ne concerne que 3% de la population française ? Et que, si les spectateurs devaient payer le prix réel du billet d'entrée, plus personne n'irait à l'opéra ? Ce qui est valable pour l'opéra l'est aussi pour toutes les expositions de prestige. Le prix des entrées et les revenus de la boutique, au Louvre, ne couvrent même pas le 20% du coût de fonctionnement. Pourtant qui visite, en grand nombre, le Louvre sinon les touristes étrangers et les provinciaux ? Est-ce ça la politique culturelle ?...

 Donc, quand André Rouillé dénonce les réductions - bien réelles - des subventions de l'Etat à la Culture, il est utile de s'enquérir de quelle culture il s'agit ! Si l'Etat fait des économies, dans une période de crise, sur les activités historiques et sur les fonctionnaires, en surnombre, du Ministère nous pourrions le comprendre. Mais si les économies sont faites sur les créateurs de culture vivante et populaire, nous ne sommes plus d'accord !

07 mars 2014

Les poètes des DOM-TOM en colère




Quelques poètes des îles souhaitent une société avec plus de « poétique ». Le « pouvoir d'achat » et le « panier de la ménagère » sont importants mais ne sont pas suffisants pour donner un sens à l'existence. Ils veulent qu'on fasse la différence entre les produits « de première nécessité » et ceux de « haute nécessité ». L'idée de « haute nécessité » serait : « tout ce qui constitue le coeur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d'entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd'hui au centre des revendications en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion ». En bref, nos territoires d'outre-mer revendiquent le respect et la dignité pour leur propre culture. C'est-à-dire qu'ils demandent, aux autorités politiques françaises, la chose qu'elles ont le plus de mal à admettre : un système fédéral de gouvernement.
Le pouvoir centralisateur parisien n'est pas près - malgré ses simagrées de décentralisation - à accepter les particularismes de chacune de ses régions. La recherche de l'unité du peuple français, par l'éducation publique et l'impérialisme culturel de Paris, pourraient même trouver une justification politique légitime : l'égalité républicaine. Mais quand on connaît le mépris des élites parisiennes pour les provinces et les provinciaux (les ploucs...), sur son propre territoire, on voit mal comment ils pourraient accepter les spécificités culturelles de leurs - appelons-les par leur nom - colonies d'outre-mer.

 Ne craignent-ils pas qu'après la lutte pour une plus grande autonomie des régions, ne vienne l'exigence légitime des peuples pour leur indépendance ?