27 avril 2014

Société tribale


Carpani - Huelga



La société tribale, camarades,
est comme un attelage de chiens
à un traineau
tous tirent du même côté
et en avant
toujours sur la même piste
(mon père l´empruntait
et avant lui mon grand-père
et toujours le même fouet)
et en avant
tous ensemble, camarades,
tous ensemble
mais c´est toujours le maître

qui tient le fouet !



Poèmes prolos

20 avril 2014

Solidarité



C´est un mot magique
qui va bien au-delà de la
liberté-égalité-fraternité
de notre République
car à quoi bon la liberté
sans amour et générosité ?
A quoi bon l´égalité sans
la camaraderie de l´amitié ?
Quant à la fraternité
sans affection et respect 
mieux vaut l´oublier !

Si vous ne me croyez pas
demandez à un notaire
il pourra vous expliquer
comment un héritage
peut devenir une guerre
où on voit les sœurs
où on voient les frères
pour un bout de terre
se haïr et s´entre-tuer.

La solidarité
c´est l´amour de la justice
c´est l´amour du prochain
la solidarité
c´est aussi la générosité
c´est se tenir par la main.

La solidarité
c´est la plus pure morale
celle qui sème le bien
la solidarité
c´est quand vous partagez
vos joies avec vos voisins.

La solidarité
c´est tous ensemble
pour apporter de l´aide
la solidarité
c´est donner son soutien
aux oubliés et aux faibles.

La solidarité
c´est les dix commandements
de notre vie en société
la solidarité
c´est bien l´accomplissement
d´un désir de générosité.

La solidarité
est la formule magique
pour apprendre à donner
et à partager la musique
pour vivre en paix.


Oui, pour vivre en paix.




Poèmes prolos 

14 avril 2014

Les mains sales





L'homme des villes modernes
se divise en deux catégories :
Les travailleurs manuels
aux mains sales
et les employés de bureau
aux mains propres.

Tout deux font tourner le moteur
des machines à fabriquer
de l´argent pour les investisseurs.
Les patrons eux sont à part
les patrons n'ont pas peur
car les banques leur prêtent
votre argent pour que les banquiers
ne se salissent pas les mains.
Les mains sales sèment récoltent
fabriquent réparent transportent
habillent nourrissent soignent
transforment nettoient abreuvent
nos sillons de leur sang.

Les mains propres
peuvent mépriser l'ouvrier
car ils savent compter
l´argent du patron
par milliers et par millions.
Car c´est comme ça
ne me demandez pas pourquoi
le petit peuple est si con.

Le matin tôt les trains de banlieues
transportent par wagons entiers
ces hommes gris et tristes
vers l´usine ou le chantier
toujours les premiers arrivés
et pourtant mes amis
toujours les derniers servis
car le prolo est une machine
qui exécute des ordres
sans penser et sans opiner
d´autres appuis sur les leviers.

Ne me demandez pas pourquoi
c´est toujours comme ça
pourquoi, oui, pourquoi l´ouvrier
qui fait le plus dur travail
est toujours le moins bien payé
c´est comme ça et voilà tout ?

On remplace dans les usines
la main de l´ homme
par des machines
on produit toujours plus
plus vite et plus beau
avec l´assistance de l´électronique
mais on ne peut pas remplacer
le consommateur par des robots.
L´ouvrier au chômage
est une mauvaise affaire
pour l´Etat et pour l´économie
trop d´automatisme tue l´industrie
pourquoi les entrepreneurs
refusent de comprendre
qu'ils scient la branche
sur laquelle ils sont assis ?

Pourquoi ce sont toujours
les mêmes qui trinquent
la loterie des perdants
toujours derrière
toujours derrière
et comme dit la chanson
jamais devant.

La misère accrochée au cou
le prolo parfois s'agite
syndicat grève et coups
de poing levé et colère
les patrons ont peur
on menace les actionnaires
de cordes et de lampadaires
c´est la révolte des travailleurs
contre les machines
contre les horaires
et contre le rythme imposé
qui d´année en année s´accélère
pendant que le syndicat négocie
une augmentation de salaire.
C´est comme ça
ne me demandez pas pourquoi
je ne suis qu'un vieux poète
pourquoi l´homme est si bête
et si peu solidaire
et pourtant il en crève
oui mes amis il en crève
qu'il soit riche ou pauvre
patron ou prolétaire

tous finissent au cimetière.


Poèmes prolos

06 avril 2014

Conclusion optimiste

Verkebäck - Suède



 Malgré les industriels pollueurs, malgré les banquiers spéculateurs, malgré les politiciens corrompus, malgré les journalistes qui rampent, malgré les porteurs d'uniformes uniformément déformés par la haine de la juste révolte, malgré les silencieux craintifs, malgré les collabos actifs, malgré les canailles, les sans scrupules, les traître, malgré les marchands d'armes, de drogues, de femmes, malgré les fanatiques religieux et malgré les supporters des équipes nationales de football, malgré les raz-de-marée, les tremblements de terre, la sécheresse dans le désert et les inondations là où il pleut trop, malgré le chômage, les grêves et les chefs de bureau, malgré les terroristes, les racistes et les tayloristes, malgré les milliers d'avions dans le ciel et les millions de voitures dans les villes, malgré les abus de produits chimiques dangereux dans l'agriculture industrielle, malgré la « mal-bouffe » dans les pays où les gens meurent de trop manger et malgré les carences alimentaires dans les régions de famine, malgré les ravages du sida, du cancer, du paludisme et, ne l'oublions pas, de l'âge, malgré les femmes infidèles et les maris détrousseurs de femmes de chambres emigrées, malgré les échecs professionnels, les mariages ratés et les divorces réussis, malgré les déceptions et les trahisons j'affirme que la vie vaut la peine d´être vécue. Oui, la vie peut être belle et lumineuse. Pas toujours, certes, mais tant qu'il y aura des poètes qui se battent pour la justice sociale, pour plus de solidarité, pour plus de liberté, pour plus de générosité il y aura l'espoir d'un monde meilleur. Oui, une ronde aimable où il fera bon vivre tous ensemble.