31 décembre 2015

L´amitié...



J'ai déjà signalé que le poète argentin Raúl Gustavo Aguirre disait que “le plus important de la poésie ce sont les amis”. Parmi ceux qu'ils qualifiaient d'amis il y avait tout le groupe de “poesía buenos aires” : Nicolás Espiro, Wolf Roitman, Edgard Bayley, Rodolfo Alonso, Mario Trejo, Omar Rubén Aracama, Jorge Carrol, Luis Yadarola et aussi Daniel Saidón, Carmelo Arden Quin, Juan Carlos Paz, Jorge de Souza sans oublier les étrangers comme René Ménard, Carlos Drummond de Andrade et René Char et j'arrête là car, si je continuais la liste de tous les amis de Raúl Gustavo Aguirre et de la revue “poesía buenos aires”, je remplirais plusieurs pages. J'en ai connu plusieurs... 

Quant à l´amitié de ceux qui m'aidèrent, pendant plus de trois quart de siècle, à traverser la forêt, pleine de dangers et de pièges, qu'est une vie de voyages et de découvertes, je leur offre toute ma reconnaissance. Merci les amis ! Merci ! Ils sont tellement nombreux qu'il me faudrait plusieurs années et plusieurs livres pour leur rendre hommage. A chaque étape de ma vie j'ai rencontré des gens biens, des gens généreux, des compagnons de route qui m'ont enseigné ce qu'on ne trouve pas dans les livres ni à l'école ni à l'église : l'expérience de la vraie vie. Oui, ils m'ont appris ce que les parents cachent, ce que les enseignants n'ont pas le droit de dire, ce que les prêcheurs religieux dissimulent : l'inextricable complexité des relations humaines ! C'est dans le contact affectif avec les autres, c'est dans les échanges, c'est dans l´amour et aussi dans la haine que nous portons aux autres qu'on trouve nos repaires, nos forces et aussi... nos propres limites.



27 décembre 2015

La 3ème guerre mondiale selon Nostravenius





La 3ème guerre mondiale, je l'ai déjà dit, sera chimique. Plus par les restrictions que par l'utilisation des armes. Sans engrais et sans pesticides la moitié de la population des pays développés crèvera de faim. Sans carburant pour les véhicules et les tracteurs l'autre moitié souffrira de multiples restrictions qui réduira très vite, dans les villes, l´espérance de vie à 25 ans (comme au temps de l´empire romains). La violence criminelle sera effroyable. Seuls les gens armés et organisés pourront sortir de la ville pour se procurer, par n'importe quel moyen, de la nourriture et de l´eau potable. Les paysans producteurs de denrées alimentaires devront construire de solides murs pour protéger leurs récoltes et leur bétail des bandes de pillards affamés. Ils devront également, pour se défendre, entretenir des soldats courageux et bien armés pour repousser, comme au moyen âge en Europe, les assaillants. La suite probable nous pouvons l'apprendre dans n'importe quel livre d'histoire !







19 décembre 2015

Quand


Quand les flics ne tapent plus
sur les ouvriers et les étudiants
quand les militaires rêvent de paix
à l´ombre douce du printemps
quand les ministres les patrons
les décideurs ne décident plus
et rêvent de participation
de démocratie et d´égalité
quand les technocrates inventent
la simplicité de la solidarité
et l´homme de la rue sourit.


Quand la forêt est un jardin
et chaque branche porte un nid
quand pousse le jasmin
au bord de chaque ruisseau
d´eau claire et pure
comme l´air d´un flûteau
alors,,,



l´humanité a trouvé son chemin.







10 décembre 2015

Je suis mort plusieurs fois











Je suis mort
le jour de ma naissance
d´une hernie de l´oreille droite
et depuis je boite
et je danse.

Je suis mort 
à l´âge de six ans
dans un camion de déménagement
et j´ai perdu les roseaux
et mon chien zozo
et mon chat gribouille
et toutes les grenouilles
de l´étang
de mes souvenirs d´enfant.



Je suis mort
de nouveau à dix ans
au son de la sirène
d´alarme
dans la cave du gendarme
et du bourreau
à l´odeur de moisi
et de sirène
du bateau
qui s´enfuit
parmi les blanches vagues
vagues et vogue
dans la nuit
mon petit matelot.

Je suis mort
encore une fois
en mille neuf cent quarante trois
dans un éclat de voix
et un bris de verre
et chacun s´en alla
vers son destin
l´un vers la ville
l´autre vers la terre
chacun son petit chemin
sans regret
et sans mystère
et moi
dans ma poche
mes billes
ma souffrance et ma misère.

Je suis mort 
en regardant passer le train
du pont le plus proche
en mastiquant mes larmes
et mon chagrin
et un mur dans les yeux
et un mort dans les mains
à dix sept ans
on n’est rien
on est moche
à dix sept ans
l´amour nous tient
et nous fauche.

Je suis mort d´amour
ô combien de fois
dans mon long parcours
et chaque matin
une jeune et innocente fée
me faisait rêver
au lendemain
et chaque soir
elle devenait
ignoble catin
face au miroir.

Je suis mort
un dimanche de pluie
je suis mort chaque lundi
et je suis mort
jusqu´au samedi compris...

Je suis mort
tout le long de ma vie
et même mon bonheur
fut souvent tâché
par la boue et le bruit
de tous les dégoûts
qui m´ont peu à peu
grignoté et détruit

et pourtant 

j´écris
et j´aime
donc je vis.