27 mars 2016

Il pleut




















Il pleut dru
une vraie pluie tropicale
qui tombe et tombe
- ne riez pas -
de haut en bas
comme une rivière
avec des poissons ailés
et des forêts de fougère 
dans l´éclat des éclairs
qui éclairent
le vraooum du tonnerre
qui pète et vocifère 
toute sa rage 
et qui déchire les nuages
et fait trembler les pierres
et les vagues rouges 
de toutes les mers 
du fond de la terre.

Il pleut
des fleuves bouillonnants
qui forment des torrents 
larges comme des océans
- ne riez pas -
ça tombe de haut en bas
ça tombe du ciel
vraooum
tout naturellement
comme la guerre
le chômage et la misère
chez les chrétiens et les musulmans

Goiânia, février 2007







22 mars 2016

Le chômage....


SDF RER station Charles de Gaulle-Etoile


Encore aujourd’hui j’en parle avec une certaine honte. Partout où j’ai vécu : à Buenos Aires, à Paris, à Stockholm, à Bissau j´ai trouvé des emplois intéressants et correctement payés. En 1977 il y avait "seulement" 500.000 chômeurs en France (il y en a dix fois plus aujourd’hui). J’avais 47 ans et j’étais déjà trop vieux pour trouver un emploi ! Les lettres et les C.V. que j´envoyais ne recevaient même pas de réponse !

A l´époque les chômeurs devaient pointer chaque semaine à l´ANPE. Chaque fois je demandais à parler à un responsable. Après quelques mois ils se cachaient pour ne pas me rencontrer. J’étais trop jeune pour prendre ma retraite et trop vieux pour travailler !!! Alors comment survivre ? Ils n’avaient pas de réponse satisfaisante à cette question embarrassante...

Avec l’accord de Monique, je commençais à prospecter à l´étranger. Je cherchais un travail en Amérique Latine et j’en ai trouvé un en Afrique. Une entreprise parisienne cherchait un ingénieur pour diriger le montage d’une usine d’oxygène et une d’acétylène, avec un contrat de trois mois ! A Buenos Aires j’avais dirigé un chantier et j’avais travaillé, sept ans, en Suède dans ce domaine industriel. Je me présentais à Paris et je fus immédiatement recruté et envoyé en Guinée-Bissau. Ce travail n’était pas l’enfer, mais c’était très proche !

Après trois mois d’essai on me proposa un contrat permanent. J’ai dirigé ensuite, dans des conditions particulièrement difficiles, le montage d’une troisième usine et, plus tard, celui d’une douzaine de coopératives pendant 13 ans. Je n’étais plus trop vieux !...

17 mars 2016

Ecologie-business


Qui dans la salle est contre
la protection de la nature ?

Levez la main !

Qui désire manger et boire
des produits toxiques
cancérigènes et frelatés ?
Levez la main !
Qui apprécie les usines
qui crachent de la fumée 
noire puante et polluée
et qui contaminent l´eau l´air 
vos légumes et votre lait ?
Levez la main !
Qui veut se baigner en été
dans une mer gluante et polluée 
et marcher sur une plage
couverte de plaques de pétrole 
de seringues et de déchets ? 
Levez la main !
Qui souhaite vivre dans une ville
bruyante sale et encombrée 
et respirer à pleins poumons 
l´air pestilent et encrassé
par les gaz brûlés par des millions 
de moteurs à explosion
et par celui des cheminées ?
Levez la main !
Et Il y eut peu de mains levées...
C´est alors que
les entrepreneurs anthropophages 
les avides banquiers charognards
les gros commerçants nécrophages 
et les politiciens bouffeurs de lard
enfin tous ces gens bien informés
de droite du centre et sans partis
se sont dit : Pourquoi ne pas en profiter ?
Et ils se sont convertis à l´écologie.


C´est vraiment admirable
que grâce à la publicité

et grâce à notre liberté 

les principaux pollueurs
les plus grands empoisonneurs 
soient devenus sans être troublés 
dans la joie et en toute impunité
nos plus fervents écologistes.





(Ils auront même un candidat
ni de droite ni de gauche”

pour sauver les papillons 

les oiseaux et les poissons
aux prochaines élections.
Si vous n´êtes pas d´accord
consommateurs, levez la main !
Vous serez certainement écoutés
si vous n´êtes pas déjà morts
empoisonnés par les amis
d´une nature non polluée !). 







11 mars 2016

Le renard et le raisin

Il y avait à Lectoure un renard
qui aimait bien le bon vin
c'est ainsi que tous les soir
il buvait celui du prochain.

La morale de cette histoire est joyeuse :

Si vous n'avez pas les moyens, aïe !
faites comme le voisin








01 mars 2016

Parfois


Antonio Asis - photo P.A.



Parfois je voudrais pouvoir dire :


Voilà c'est moi
voilà ce que j'ai fait
avec mes rêves et mon âme
avec le temps qui casse
le temps qui fane
sans laisser de traces
avant de fleurir
avant de mûrir
avant même notre naissance
et cette peur dans les tripes
cette peur de mourir dans la crasse
cette peur de vivre qui lasse
de tant de vide
dans le trop plein
du désespoir quotidien.









25 février 2016

Sauver le monde





Pour sauver le monde, tel qu'il existe aujourd'hui, il suffit d'accepter le monde tel qu'il est. Il n'y a que les frustrés, les envieux, les ratés qui veulent que ça change. Aucun multi-millionnaire, sain d'esprit, souhaite que sa situation change. C'est bien la preuve que ce sont toujours les pauvres qui créent la pagaille. Ils veulent toujours plus, toujours plus, les pauvres !... Ils ne comprennent pas que les ressources de la planète sont limitées !   




18 février 2016

Résistance




Choisir la Résistance n´est pas une décision aisée ni même recommandable aux indécis. C´est d´ailleurs cette faiblesse humaine qui permet qu'un peuple intelligent et modéré, comme peut l´être le peuple français, vote pour un substitut de l´extrême droite. Comment le pays qui a pour devise “Liberté, Egalité, Fraternité” peut-il tomber si bas ?
Je ne peux éviter de penser que l'indifférence, le pessimisme et l'apolitisme décadent des intellectuels de la fin du XXème siècle sont, en grande partie, la cause d´une telle déchéance. Si ceux qui ont pour fonction première de penser, d'inventer et d'orienter l´avenir baissent les bras et refusent le rêve et l´Utopie, que peut-on espérer des masses populaires toujours à la recherche d´un peu d'espoir ? Que peuvent offrir les hommes politiques au peuple, si leurs plus grands penseurs et poètes ne voient plus rien d'attrayant dans les idées généreuses ?
L´échec du stalinisme laisse croire, à certains, qu'il n´y a pas d'autre issue que le capitalisme sauvage. Le manque de liberté, les restrictions et le totalitarisme politique de l'ex-Union Soviétique ne devraient pas faire oublier la longue liste de violences, d'injustices et de calamités que nous apporte le capitalisme déchainé et sans freins. Je lisais dans Le Monde (27/1/06) que les “zones franches”, soit les espaces de territoires ouverts à tous les trafics et abus des industriels et des banquiers, sont passés de “850 en 1998...à plus de 5.000 en 2004". Alors ?...
Peut-on se dire poète et ignorer que, malgré l'abondance de produits industriels, des millions de nos semblables, certains à deux pas de chez nous, n'ont pas de quoi se nourrir correctement, de quoi se loger, de quoi se soigner ? Le grand poète maya-kiché Humberto Ak'abal dit :”Pour ceux / qui ne parlent pas notre langue / nous sommes invisibles”. Poète, ouvre donc les yeux !...