27 novembre 2006

Les femmes

Les femmes devraient être
d'eau ou de nuage

Les femmes sont souvent
un simple regard
et parfois un geste impatient...

Elles n'aiment rien
elles exigent l'impossible
et pour bien les aimer
il faudra tout leur donner tout
et même ainsi elles vous en voudront
de trop les aimer.

25 novembre 2006

Guerre

La violence des mots
de guerre
et de haine de l'inconnu
d'en face
que nous assassinons
avant même de nous connaître

19 novembre 2006

Le silence

Le silence me parle
et j'écoute son murmure
de ruisseau

Dehors un moteur
brise le silence

Le bruit coupe le poème
comme une scie.

15 novembre 2006

L'humanité couleur pétrole

Chaque fois que la haine
remplace la raison
chaque fois que la religion
développe la haine.

Chaque fois que les menaces
remplacent le dialogue
chaque fois que la violence
remplace la parole.

Chaque fois que les plus forts
écrasent les plus faibles
chaque fois qu'un peuple
devient l'otage de la faim.

C'est le prix à payer
me disent les pompistes
pour que vos voitures
roulent il faut des morts.

Aujuord'hui la civilisation
a la couleur du pétrole.

Demain les morts
iront à pied
chez le pompiste.

12 novembre 2006

Les vautours et les rats

Guinée-Bissau
mon cœur pleure pour toi
Guinée-Bissau
de tout ce que je vois
je vois défiler des technocrates
avec leur costume gris
et leur cravate
et leur serviette
pleine d’idées toutes faites
je vois défiler des bureaucrates
avec leur costume gris
et leur cravate
avec leurs formulaires
pour classer toute la misère
je vois
je vois
des vautours et des rats
je vois
défiler des diplomates
avec leur costume gris
et leur cravate
avec leur discours compassé
pour faire semblant d’exister
je vois
des technocrates
des bureaucrates
des diplomates
défiler avec des dossiers
au lieu de cœur
avec du papier
au lieu de fleurs
je les vois défiler
à la lueur fanée
des dossiers sous le bras
et leur sourire gras
toujours plus gros
toujours plus faux
toujours plus de papier
pour tout justifier
et surtout leur termitière
suivez suivez la filière
et voici et voilà
tu en trouveras
partout des vautours et des rats
qui se nourrissent de carrière
de discours sur la misère
et de mauvaise foi

LES POEMES DU GEBA, Bissau 1991

10 novembre 2006

A CEUX QUI N’ONT RIEN INVENTE

A ceux qui n’ont rien inventé
la roue
l’écrou
et le triple verrou
à ceux qui n’ont pas inventé
la poudre
la foudre
et la machine à coudre
à ceux qui n’ont pas inventé
le galion
l’avion
et la chair à canon
à ceux qui n’ont pas inventé
la priorité
la rentabilité
et la liberté des marchés
à ceux qui n’ont pas inventé
les horaire les honoraires
et leurs fidèles mercenaires
à ceux qui n’ont pas inventé
à ceux qui n’ont rien demandé
à ceux qui n’ont toujours rien
à ceux qui ont encore peur et faim.

(hommage à Frantz Fanon)

LES POEMES DU GEBA, Bissau 1991

06 novembre 2006

Lula!

Ce n’est pas sérieux
non, ce n’est pas sérieux
de vouloir être le Président
d’un immense pays
en étant…
un simple ouvrier
et s’appelant : Lula !

Voyez-vous
chez nous
on porte costume et cravate
on s’appelle Monsieur
et on sort des Grandes Ecoles
et on est certes moins drôles :
nous sommes des gens sérieux.

Chez nous on ne rit pas
Monsieur
non, on ne rit pas
quand on veux être Chef d’Etat.

Néanmoins, voyez-vous,
dans les discours sérieux
de nos très sérieux dirigeants
on parle parfois des pauvres
ou de l’environnement
on dit même : il faut, il faut…
Puis on passe à autre chose
car ce n’est jamais urgent.

Quand j’étudie
les chiffres et les faits
des uns et des autres
et je fais le bilan
des années Lula,
Président d’un pays émergent
de carnaval et de samba,
je découvre des résultats
encourageants
Pour les travailleurs
et pour les « favelas »
et, malgré la hargne
des riches et des puissants,
le peuple crie : Vive et Vive Lula !…

Pendant que
chez les gens sérieux
bien formés et informés
portant costume-cravate,
le peuple des oubliés
de la richesse et du progrès
déçu par tant de fausses promesses,
ne sait plus pour qui voter !…

Car chez nous, Monsieur,
on ne rit pas ;
oh non, on ne rit pas !…
on menace et on punit.

Mais pour qui donc voter
dans ce beau pays de liberté ?…

04 novembre 2006

Charlie


















Un jour il est arrivé
avec ses yeux verts
perçants
un peu saltimbanque
dresseur de serpents
il se faufile et il file
comme le vent
et quand le bruit
d’assiettes cassées
retentit dans la maison
nous devinons
qu’il est déjà loin
introuvable et malin
c’est un chat noir
comme la nuit
quand il ronronne
toujours très câlin
nous l’appelons charlie

Il y moins de 100 ans
les paysans les clouaient
sur la porte du grenier
pour éviter le mauvais sort !
Ils ne connaissaient pas encore
la pire de toutes les calamités :
l’inexorable Loi du Marché ».

Depuis charlie s’est bien vengé…



01 novembre 2006

Doute

Quand vous doutez, affirmez avec force, de toute façon personne ne vous écoute...