26 janvier 2014

Le crédit en Argentine en 1940



Dans ma jeunesse, en Argentine, on ne connaissait pas le crédit de longue durée. On achetait quelque chose de cher que quand on avait les moyens de le payer... au comptant. Il n´y avait que dans les films où parfois, pour faire rire, on voyait l´élégant héro se cacher de son tailleur de quartier car il lui devait encore de l´argent sur son dernier costume. Le costume était la grande dépense somptuaire, obligatoire, de l´ouvrier. Pourquoi obligatoire ? Car pour entrer dans une salle de cinéma ou dans n´importe quel restaurant ou lieu de spectacle, il fallait avoir veste et cravate. Même au lycée c´était, pour les garçons, veste et cravate obligatoires (pour les filles c´était la blouse blanche. Bien entendu les lycées n´étaient pas mixtes !). Par ailleurs, un ouvrier ne pouvait pas monter, en vêtements de travail, dans un bus. Toutes les usines avaient des douches et des vestiaires pour que les ouvriers puissent se changer avant de partir. Souvent ils échangeaient leur bleu de travail, contre un beau costume et une chemise blanche agrémentée d´une cravate ainsi que de chaussures bien cirées. Le prolo sortait de la crasse de son atelier pour se transformer, dans la rue, en prince charmant. Il devenait, au niveau de l´élégance, l´égal du patron sauf que le patron se distinguait du salarié, par sa voiture personnelle.

Par contre si les modestes ne s´endettaient pas au-delà de leurs possibilités financières, l´épicier, le boucher, le boulanger et le laitier (qui laissait ses bouteilles de lait devant la porte de la maison !) se faisaient payer une fois par mois, le jour après la réception du salaire. Plus tard, les commerçants savaient que c´était très risqué !

Chroniques indignées II

18 janvier 2014

Les patrons ont-ils gagné ?...




Que peut dire ou faire le petit peuple des électeurs, quand il découvre que les responsables politiques, qu’il a élus pour qu'ils gouvernent et défendent les intérêts de leur pays, ont signé, par négligence ou par opportunisme , des accords internationaux qui les empêchent d 'exercer leurs fonctions? Ils n'ont plus aucun pouvoir car ils ont été manipulés et dépossédés par le seul vrai décideur, dans un pays capitaliste : l'argent ! Le Medef ose affirmer: « Sans nous vous ne pouvez pas gouverner ». Mais certains citoyens responsables se posent la question de savoir, si c'est encore possible de gouverner avec eux ?
Pourtant les patrons, malgré les nombreux avantages obtenus, ne sont toujours pas contents ! Pour eux payer des impôts sur le revenu est un abus de pouvoir de l’État !

Pour investir en France ils demandent à l’État d'alléger les charges, de réduire les impôts, de donner plus de souplesse dans la gestion du personnel, de généraliser les contrats à durée limitée, etc. Il exigent, pour que l'entreprise soit compétitive, tellement de mesures au détriment des travailleurs, qu'un retour à l'esclavage n'est plus à écarter. Malgré les avantages qu'ils ont obtenus les entrepreneurs s'éloignent, progressivement, à travers les achats et les ventes en bourse , de leurs pays d'origine et s'installent dans des « paradis fiscaux » qui leur offrent tellement de facilités au niveau des impôts, des salaires et des capitaux que plus aucun pays développé (soit les pays jusqu'alors dominants, car industrialisés et socialement avancés) ne pourra céder, à leurs exigences, sans tomber dans la déchéance sociale. Jusqu'où iront-ils ?... 

Chroniques indignées II

05 janvier 2014

Que peut-on raconter dans un blog un dimanche matin, à Goiânia, après une bonne nuit de sommeil et un délicieux petit déjeuner ?


Tomie Ohtake


La mondialisation n'a pas que du mauvais : pour preuve mon petit déjeuner ce matin. Ma chère épouse m'avait préparé (comme chaque jour) une délicieuse salade de fruits tropicaux (Puisque nous vivons sous les tropiques, autant en profiter, n'est-ce pas !). Mais la suite du petit déjeuner devait plus aux échanges commerciaux internationaux qu'à la production locale. Les petits pains briochés était certes, fabriqués sur place, mais avec des recettes européennes, par contre la confiture était 100% française, fabriquée, selon l'étiquette par Casino mais, d'après moi, dans les usines de « Bonne Maman » (A moins, bien entendu, qu'elles aient été rachetées par Casino). Voilà la bonne question : Qui sont les actionnaires majoritaires de la chaîne brésilienne « Pão de Açucar » qui distribue les produits Casino dans ses super-marchés de Goiânia, dont la confiture que j´achetais en France avec l'étiquette « Bonne Maman ». Ça devient très compliqué mais ne vous inquiétez pas : c'est voulu ! De toutes façons c'est certainement plus compréhensible que les ignobles combines d´achat et de vente d´entreprises nationales qui deviennent, par les subtiles lois du libre marché : « Internationales » (financées par nos banques). Plus tard, par les saines lois de l´évasion fiscale, ces fraudeurs deviennent des : « Entreprises transnationales ». C´est alors qu´elles commencent à délocaliser toutes leurs fabrications dans des territoires « off-shore », à la grande indignation des syndicats ! Ne croyez vous pas que, quelque part, on se moque de nous ?

Chroniques indignées II

01 janvier 2014

Ma nuit du jour de l´indépendance du Brésil


Pez (vers 1942) - Joaquin Torres-Garcia


La nuit du 7 au 8 septembre fut la plus bruyante que nous ayons vécue, dans notre quartier, depuis notre arrivée au Brésil. Ça a commencé avec un feu d'artifice ! Suivi par des chants scandés par des centaines de voix, avec plus d'enthousiasme que de talent. Nous sommes habitués aux bruits de ces manifestations sonores, plus ou moins musicales, car elles se répètent lors de chaque rencontre de football dans le stade. Le grand stade se trouve à, plus ou moins, deux kilomètres de chez nous, mais les chants de guerre des supporters arrivent a faire trembler nos fenêtres. Mais ce soir là il y avait quelques chose d'inhabituel : Après les chants, accompagnés par moment de musique légère, il y avait des discours enflammés hurlés dans un microphone ! Je supposais, étant donné le volume des hauts-parleurs, qu'il s´agissait de discours patriotiques. Le matin j´appris, par une voisine, que j'avais tout faux : Il s´agissait d'une gigantesque réunion organisée par une église protestante ! Les chants et la musique étaient des psaumes à Jésus-Christ qui, déformés par la distance, me faisait croire qu'elle provenait d´une fête organisée par les supporters du club de foot. Quand aux discours, c'était rien d'autre que des exhortations et des prières destinées à renforcer la foi des croyants.

Cette manifestation religieuse dura, sans interruptions et sans que les participants baissent le volume, de 10 heures du soir à 6 heures du matin ! Fort heureusement la fête à fini un dimanche, donc les voisins catholiques (toujours majoritaires dans ce pays) auront pu faire, Dieu merci ! la grasse matinée, après une nuit blanche ! 

Chroniques indignées II