20 septembre 2012

« L´Ecole de Nice »

Jean Ferrero (1971)

Je viens de retrouver, dans un vieux dossier jauni, deux interview jamais publiés que j´ai réalisées, en 1971, sur la Côte d´Azur avec Jean Ferrero et avec l´artiste, de l´Ecole de Nice, Ben. J´en ai fait un petit livre. Monique, qui les a connus, en a fait la présentation.

Tout ce que disent l´un et l´autre – et l´un sur l´autre – méritait d´être conservé. C´est tout le contraire des déclaration sophistiquées de certains critiques professionnels. On y parle de camaraderie et de déceptions, de rencontres occasionnelles et d´amitiés durables, d´admiration et de doute. « Ben doute de tout » disait Ben. Et Ferrero admire Ben. Ben lui met une note de 0/20 et Ferrero le compare à son père quelque peu ferrailleur. Tous deux doutent de l´existence d´une Ecole de Nice, mais citent, avec respect, tous les noms de ceux qui en furent les adhérents ou les simples visiteurs. « L´Ecole de Nice » est une appellation pompeuse qui fut donnée à un mouvement d´avant-garde provincial qui devint, assez rapidement, international. Pour la première fois dans l´histoire de l´art moderne, en France, un mouvement artistique n´était pas né à Paris ! Il fallut néanmoins, pour le sortir de l´anonymat, faire allégeance à certaines galeries parisiennes connues. Mais les artistes niçois ont vite appris le système. Ils se sont empressés de trahir les premières galeries qui les exposèrent, pour signer des contrats avec d´autres plus riches et prestigieuses qui leur permettraient franchir le pas et les méneraient à New York. La nouvelle mecque de l´art moderne. Ils sont vite devenus des artistes de renommée internationale...

15 septembre 2012

Le marigot



Dans la boue du marigot
dans l’eau noire des rias
il y a des crapauds
et des Ave Maria

il y a tout un monde
dans la boue et dans l’eau
il y a des tombes
il y a des cadeaux
dès que le riz sort la tête
et le filet le tilapia
dès que les grosses crevettes
nagent dans l’huile du plat.

il y a aussi les jours de fête
la musique et le vin
qui reflètent en cachette
et tombent dans le ravin
et tombent sur la tête
dans l’eau noire des rias
c’est le destin des plus bêtes
le destin des parias
de pleurer les jours de diète
et de maigrir le mardi gras

c’est le destin des plus démunis
de vivre dans le marigot
car pour avoir du poisson et du riz
on doit prier les pieds dans l’eau.

11 septembre 2012

Informatique


Monique et moi nous avons remplacé, presque en même temps, nos ordinateurs morts de vieillesse. Monique a fait venir le sien de France car son programme et son clavier sont adaptés aux normes françaises. Le mien est maintenant brésilien. En principe nous avons le même Word. Avant j´avais le Word Perfect espagnol que m´avait recommandé mon premier instructeur (une jeune informaticienne française au Guatemala !). Mais le Word français de Monique n´est pas tout à fait le même que le mien. Chacun a ses propres caprices et fantaisies. Monique est, depuis toujours, branchée sur le réseau et elle maîtrise beaucoup mieux que moi les multiples possibilités de son ordinateur. Pour moi c´est à peine une machine à écrire perfectionnée. Je dirai même un peu trop perfectionnée pour mes besoins...

Mais ne voilà-t-il pas que le nouvel ordinateur de Monique refuse le réseau internet. Il affiche : Contactez votre fournisseur ! Malgré sa grande intelligence universelle, son programme français ne permet pas de trouver une aide au Brésil. Notre technicien brésilien est formel : il faut l´envoyer en France ! A part le coût du transport et les frais de douane (aussi chers que l´appareil) il y a la perte de temps de notre dévouée amie - qui a servi d´intermédiaire - et les semaines d´attente sans ordinateur (une grande marque achetée chez un gros fournisseur !).

Les fournisseurs d´informatique ne pourraient-ils pas proposer aux clients, à la demande, des programmes plus simples et mieux adaptés a leurs besoins ?