07 novembre 2007

Didier Randot

Didier Randot n'est pas un révolutionnaire; il ne revendique pas la dernière avant-garde, ni s'évertue à rattraper la dernière mode : il dessine ce qu'il voit. Et il voit bien. Ses lignes sont toujours pures et sûres et montrent l'essentiel d'un paysage, d'un profil de femme ou d'un vieux mur. Plus proche de Courbet que de Monet, Randot trace sur le cuivre son image du monde. Ses gravures - son moyen préféré d'expression -, nous montrent aussi bien les rues de Lectoure que les femmes voilées d'Islamabad, les châteaux de la région de Bordeaux que des nus vibrant de sensualité.
Sa technique raffinée, fruit d'un long apprentissage, est celle des maîtres de la renaissance; sa vision du monde celle du voyageur curieux des différences de cultures. Les sujets de ses eaux-fortes peuvent être interprétés comme un refus de l'uniformisation mondialiste des moeurs et coutumes. Plus inspiré par le passé que par le monde moderne, Randot habite dans une grande et magnifique maison ancienne au coeur de Lectoure - ville de plus de 2000 ans - où pourtant nous pouvons admirer une magnifique collection de tableaux et dessins de maîtres de l'art moderne.
Le style de ses dessins nous fait penser qu'il répond à un choix plus qu'intentionnel, car il est en parfait accord avec l'esprit, la culture et les sentiments profonds de l'artiste et, peut-être involontairement, il est aussi une forme de résistance aux dérives néo-dadaistes contemporaines qui envahissent les salons. Matisse disait : "Les arts ont un développement qui ne vient pas seulement de l'individu, mais aussi de toute une force acquise, la civilisation qui nous précède. On ne peut pas faire n'importe quoi...". Tous ceux qui encore considèrent important dans l'art la probité, la maîtrise du métier et la qualité artistique de l'oeuvre ne seront pas décus.

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