30 octobre 2011

Les travailleurs africains !

Parmi les nombreux défauts et vices attribués aux Africains il y a la paresse ! C´est probablement l’une des contre-vérités les plus répandues par les colonisateurs : la proverbiale fainéantise des noirs !

C´est un fait que partout où il y a, en Afrique, des activités modernes c´est l’oeuvre des blancs. Les plantations, les industries minières, l´extraction du pétrole, les transports, les routes et les ports étaient créés par des entreprises européennes. D´ailleurs, lors de la décolonisation, quand les blancs sont partis, peu de ses réalisations survécurent. Un Ministre marocain aurait dit, il y a quelques décennies : "L´Afrique commence là où l’entretien des machines s’arrête !". Donc les noirs seraient non seulement paresseux, mais incapables d´entretenir la technologie que les blancs leur apportent....

Quand j’ai pris, en Guinée-Bissau, la direction du chantier tout était commencé mais rien n’était fini. Pourtant il y avait trois techniciens français expérimentés pour réaliser le montage des installations. Une quinzaine de noirs les assistaient. La plupart étaient illettrés et ne parlaient pas le français. Deux des ouvriers, un mécanicien et un électricien, qui avaient appris le français sur le tas, se chargeaient de transmettre les ordres. Une de mes premières interventions autoritaires, auprès d’un technicien français, fut pour exiger qu’il n’insulte pas les ouvriers quand ils ne comprenaient pas les ordres.. Bien que mon intervention ait eu lieu dans mon bureau, je pense que les ouvriers africains ont senti le changement. Jamais il y avait eu, en Guinée-Bissau, une équipe de travailleurs plus performante et dévouée.

22 octobre 2011

J’affirme et je n’en sais pas plus que vous

J´affirme du haut de mon âge
que si le mur de Berlin
était une honte
comme disait unanimement la presse
des pays libres
le mur de Tijuana
est une triple-honte
que la presse “libre” oublie de dénoncer.

Alors moi, infime poète,
j´affirme que partout où il y a des murs
qui empêchent de circuler
c´est qu´il y a quelque chose
de honteux à cacher.

J´affirme qu´il y a des pays riches
qui dépensent beaucoup plus
pour défendre leur mur
que pour l´aide humanitaire
qu´ils pourraient apporter
aux quelques malheureux
qui veulent le franchir.

J´affirme que partout où il a des murs
qui séparent les hommes
il y a les premiers signes
de la fin d´une civilisation

Je sais que ceci n´est pas un vrai poème
mais qu´est-ce que je me sens bien !

10 octobre 2011

Etre ingénieur en Afrique !

On dit qu’un spécialiste est quelqu’un qui sait tout sur rien et un généraliste quelqu’un qui ne sait rien sur tout ! En Afrique, si vous voulez exercer dignement votre métier, vous devez savoir tout sur tout. Vous trouverez difficilement, sur place, des experts pour vous orienter. Chaque jour vous serez confronté à de multiples problèmes - souvent insolites et même inconcevables en Europe. - et vous serez néanmoins sévèrement jugé, par vos employeurs et par vos partenaires africains, sur le résultat de vos initiatives.

Simple ingénieur vous devrez devenir, en Afrique, planificateur, maître d´oeuvre, chef de chantier, instructeur et bien d’autres choses tout en développant et en affinant vos qualités de négociateur et de diplomate. C’est en particulier la maîtrise de ces deux dernières techniques qui déterminera votre succès ou votre échec.

Si vous construisez un hangar et qu’il s’écroule, lors d’une tempête, on l´attribuera à la mauvaise chance et on saura vous excuser. Mais si vous humiliez, un tant soit peu, un responsable africain rien ne vous sera plus jamais pardonné. Toutes les connaissances techniques, qui auront fait votre prestige en Europe, deviendront à leur yeux tout à fait inutiles et méprisables. En Afrique la courtoisie, la politesse et le respect du protocole passent au-dessus de toute autre considération.

Il serait parfois utile que certains blancs qui se croient importants, de par leur fonction ou parce qu’ils apportent "de l’aide", séjournent quelque temps dans un village de brousse africain, pour apprendre les rudiments de la vraie politesse.

08 octobre 2011

Lula!

Ce n’est pas sérieux
non, ce n’est pas sérieux
de vouloir être le Président
d’un immense pays
en étant…
un simple ouvrier
et s’appelant : Lula !

Voyez-vous
chez nous
on porte costume et cravate
on s’appelle Monsieur
et on sort des Grandes Ecoles
et on est certes moins drôles :
nous sommes des gens sérieux.

Chez nous on ne rit pas
Monsieur
non, on ne rit pas
quand on veux être Chef d’Etat.

Néanmoins, voyez-vous,
dans les discours sérieux
de nos très sérieux dirigeants
on parle parfois des pauvres
ou de l’environnement
on dit même : il faut, il faut…
Puis on passe à autre chose
car ce n’est jamais urgent.

Quand j’étudie
les chiffres et les faits
des uns et des autres
et je fais le bilan
des années Lula,
Président d’un pays émergent
de carnaval et de samba,
je découvre des résultats
encourageants
Pour les travailleurs
et pour les « favelas »
et, malgré la hargne
des riches et des puissants,
le peuple crie : Vive et Vive Lula !…

Pendant que
chez les gens sérieux
bien formés et informés
portant costume-cravate,
le peuple des oubliés
de la richesse et du progrès
déçu par tant de fausses promesses,
ne sait plus pour qui voter !…

Car chez nous, Monsieur,
on ne rit pas ;
oh non, on ne rit pas !…
on menace et on punit.

Mais pour qui donc voter
dans ce beau pays de liberté ?…