25 novembre 2013

Le vieux poète handicapé I...




Il y a quelques années nous étions à Limoges « Le pays de la belle porcelaine ». En réalité une porcelaine cuite, avec soin, à la températures adéquate (1350°C). Ce qui la différencie de la chinoise , bien moins chère mais d´aussi bonne qualité, c´est la décoration très XVIIIème siècle, avec des tas de fleurs entrelacées et parfois même des paysages avec des bergères. Disons que les clients potentiels ne peuvent être que des gens aisés ayant un goût atroce pour les fausses antiquités ! Je m´excuse auprès des fabricants de Limoges, mais je pense que, depuis l´avènement de la République en France, ils auraient pu faire évoluer leur décoration vers quelque chose de plus moderne ! Mais ce n´était pas le but de cet article...Je voulait tout simplement signaler que ce fut, dans un restaurant de Limoges où j´ai été pour la première fois confronté, visuellement, à la lutte d´un handicapé grave pour vivre « normalement ». Il arriva, seul, sur sa chaise roulante électrique et il choisit une table sur la terrasse : il n´avait pas de bras ! Plusieurs personnes, attablées près de l´handicapé, d´un air distrait, s´éloignèrent vers l'intérieur du restaurant. Moi-même, je l´avoue, j´ai pensé « est-ce que je vais pouvoir supporter, sans perdre l´appétit, le spectacle de son repas ?». D'ailleurs comment allait-il pouvoir se nourrir avec ses moignons de 15 cm qui sortaient de sa chemise ? Le garçon, sans s´émouvoir, pris la commande (il devait le connaître...). Quand le plat arriva avec sa demi bouteille de vin l´handicapé mit « les pieds dans le plat ! » et il les utilisa, avec autant de maîtrise et d´habileté que s´il avait ses deux mains ! Quelle leçon de courage !...

Chroniques Indignées II 

18 novembre 2013

Réalité et cinéma, même combat


Détail de "To be continued... (Latin American Puzzle) - 1997 Regina Silveira


Hier soir nous avons vu un bon western (oui, ça existe !) où les indiens n´étaient ni bons ni mauvais. « Willie Boy » (1969), dont le scénario était de Abraham Polonsky (d´après le roman d´Harry Lawton « Willie Boy »). Polonsky, comme le nom l´indique, était un juif communiste, c´est-à-dire appartenant à une ethnie minoritaire aussi persécutée, aux Etats-Unis, que les indiens ! La direction du film était assurée par Hal Poraire (!!!). Robert Redford, un acteur super-prestigieux - pour une participation plutôt secondaire - faisait le rôle, guère crédible à cette époque (au début du 20ème siècle), d´un sheriff intelligent et humain qui ne méprisait même pas les indiens. Inutile de dire que cette partie du film fut considérée par les blancs américains – et non seulement du Nord - trop hermétique, trop intellectuelle et naïve (c´est-à-dire, soyons clairs, trop communiste et anti-américaine !)...
Depuis que les Etats-Unis ont un Président « radis noir » (soit noir dehors et blanc dedans !) ils n´admettent plus qu´un pays comme, par exemple la France colonialiste, puisse les accuser de racisme.
D´ailleurs j´ai entendu dire que les membres du Klu-klux-klan, depuis les inondations dans le Sud oú se sont noyés des centaines (des milliers ?...) de nègres, ont nommé Dieu leur grand guide spirituel. Il semblerait même (mais ça reste à confirmer...) qu'ils ont dessiné sur leur capuchon blanc, à la hauteur de la bouche, un sourire satisfait.
Les Etats-Unis d´Amérique (si vous n´avez pas compris ce que sous-entend le nom de ce pays c´est que vous n'êtes pas Latino-américain...), nous surprendront toujours !...

10 novembre 2013

Encore un départ de série !



Après 10 ou 12 pages de blog écrites, j´ouvre une nouvelle série car il m´est déjà arrivé, par un caprice inattendu de l´ordinateur, de tout perdre ! Et quand je n´ai pas eu la prudence de copier mes articles, au fur et à mesure que je les écris (ce que je ne fais toujours pas !), si la machine les avale, mes textes sont perdus à jamais ! Et comme on dit humoristiquement « café bouillu café foutu », je dis de mes écrits : « Texte disparu texte foutu ! » car, souvent mes articles, cogités la nuit dans ma tête, si je ne les écris pas en me rêveillant, tels que mon subconscient me les restitue, je les oublie. Il m´arrive même d´oublier, quand je commence à écrire un nouvel article, le sujet de l´antérieur.

Bien que très rationnel (j´étais ingénieur en mécanique !) dans ma démarche intellectuelle, souvent inspirée du vécu et de la réalité immédiate, je le suis beaucoup moins au moment d´écrire. Mon esprit prend ses aises et navigue au gré des vents et des courants. Je n´ai jamais pu discipliner entièrement, ma façon de penser, en fonction de mes intérêts professionnels. Je n´ai jamais « fait carrière ». Quand je commençais à être reconnu dans un domaine, quand je maîtrisais assez bien une technique, un milieu, un environnement social, j´avais envie d´en connaître un autre. Quand je pouvais réaliser un travail intellectuel, même complexe d´ingénierie, sans trop d´effort, je commençais à m´ennuyer ! On pourra même dire que «  je fuyais mes responsabilités », mais la routine, qui pour certains est reposante, me plongeait dans une angoisse insupportable. Je changeais donc plusieurs fois de travail et parfois aussi, contre mon gré, de pays et de femme.

Chroniques indignées II

03 novembre 2013

Good morning Mr. Bean !




Aujourd´hui, j´ai commencé la journée avec une lettre à Momo (Momo étant Monique, mon épouse préférée). Le sujet principal de ma lettre était le film que nous avons vu à la télévision hier soir « Les vacances de Mr. Bean » qui part à Cannes, pendant le Festival du cinéma. C´est l´histoire de ses rencontres en France, sans billet de train, sans argent et sachant dire en français, en tout et pour tout, oui et non ! Mr. Bean entretient, pendant 1 heure ½, notre attention et en plus il nous fait rire (ce qui est de plus en plus rare). Mr. Bean est l´un des derniers démolisseurs dadaïstes de sociétés rationnelles !
Je comparais, dans « ma lettre à Momo », Mr. Bean à Chaplin et à Marceau, car tout trois sont des mimes qui font rire aux éclats (et qui feront rire encore longtemps) en se moquant obstensiblement de nos sociétés dites modernes.
Chaplin lui nous montrait dans ses films les difficultés d´un vagabond pour survivre au Etats-Unis. Tout en faisant rire, il était le seul cinéaste à dénoncer, dans ses films, les horreurs du capitalisme sauvage. Cet acteur /producteur – millionnaire - accusé par les autorités des Etats-Unis d´activités communistes subversives (!!!), a dû plus tard s´exiler en Suisse. C´est quand même troublant de rappeler que les Etats-Unis se veulent les défenseurs de la liberté et de la démocratie dans le monde !

Marceau, lui, je connais moins bien. Les cinéastes français n´ont guère utilisé son immense talent de mime pour des films. Pour « Les enfants du paradis » (qui est considéré comme l´un des meilleurs films de l´histoire du cinéma), c´est Jean-Louis Barrault qui fit le rôle de mime !



Chroniques indignées II