25 novembre 2013

Le vieux poète handicapé I...




Il y a quelques années nous étions à Limoges « Le pays de la belle porcelaine ». En réalité une porcelaine cuite, avec soin, à la températures adéquate (1350°C). Ce qui la différencie de la chinoise , bien moins chère mais d´aussi bonne qualité, c´est la décoration très XVIIIème siècle, avec des tas de fleurs entrelacées et parfois même des paysages avec des bergères. Disons que les clients potentiels ne peuvent être que des gens aisés ayant un goût atroce pour les fausses antiquités ! Je m´excuse auprès des fabricants de Limoges, mais je pense que, depuis l´avènement de la République en France, ils auraient pu faire évoluer leur décoration vers quelque chose de plus moderne ! Mais ce n´était pas le but de cet article...Je voulait tout simplement signaler que ce fut, dans un restaurant de Limoges où j´ai été pour la première fois confronté, visuellement, à la lutte d´un handicapé grave pour vivre « normalement ». Il arriva, seul, sur sa chaise roulante électrique et il choisit une table sur la terrasse : il n´avait pas de bras ! Plusieurs personnes, attablées près de l´handicapé, d´un air distrait, s´éloignèrent vers l'intérieur du restaurant. Moi-même, je l´avoue, j´ai pensé « est-ce que je vais pouvoir supporter, sans perdre l´appétit, le spectacle de son repas ?». D'ailleurs comment allait-il pouvoir se nourrir avec ses moignons de 15 cm qui sortaient de sa chemise ? Le garçon, sans s´émouvoir, pris la commande (il devait le connaître...). Quand le plat arriva avec sa demi bouteille de vin l´handicapé mit « les pieds dans le plat ! » et il les utilisa, avec autant de maîtrise et d´habileté que s´il avait ses deux mains ! Quelle leçon de courage !...

Chroniques Indignées II 

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