29 juin 2008

Le poète qui vous parle...de son chat































L´histoire de notre chat noir n´est peut-être pas ce qui peut passionner le plus les lecteurs de poésie de mon blog. Un chat est un chat. Mais Charlie n´est pas un chat sans histoire. Charlie est né sur le trottoir de notre maison, à l´abri des plantes d´agaves de la bordure. Comment a-t´il survécu les premiers mois, sous la pluie torrentielle de l´hivernage brésilien, c´est un mystère. Certainement sa mère, sauvage et méfiante, venait la nuit l´allaiter. Il est venu vers nous vers l´âge de trois mois. Mon épouse préférée qui rêvait d´avoir un chat, le prit dans ses bras et ils s´adoptèrent pour la vie.
Charlie qui est maintenant un membre important de la famille participe à toutes nos activités. C´est un chat extrêmement familier et sociable. Sociable mais aussi indépendant. De temps à autre il disparaît dans les plantes tropicales de notre jardin ou alors il grimpe, comme un singe, sur un arbre ou sur le mur qui clôture notre maison. Deux fois par semaine, quand vient le jardinier, il fait le tour de la propriété (200 m2 !) et souvent il est arrosé avec les plantes sans montrer la moindre gêne. Ça doit lui rappeler son enfance sous la pluie...
La nuit et quand nous nous absentons il dort sur un fauteuil de la véranda mais, parfois, il choisit un large récipient mexicain qu´il remplit de son corps souple. Je dis alors que Charlie est dans sa soupière. Dans la journée toute la maison lui appartient. Il change souvent de lieu de repos pour sa longue sieste. Quand il choisit un de nos lits il évite l´oreiller car il sait qu´il n´y pas droit,.seul le pied du lit est autorisé et il respecte les consignes !
Charlie, dit la pupuce, est un très brave chat.

22 juin 2008

Les pensées sans arrières pensées d´un ancien coopérant
















“La faillite du développement en Afrique et dans le tiers-monde” par Samir Amin - Ed. L´Harmattan

- “Une réalité sociale existe lorsque les individus en ont conscience et souhaitent l´exprimer. (...)
L´étude de la dimension culturelle du développement devrait être tentée à partir d´un second point de vue, celui des rapports entre culture et société. Trois problèmes majeurs peuvent être identifiés ici, la quête de l´identité, le rapport au travail et à la technique, et le problème des intellectuels, qui renvoient tout à l´interaction entre changement culturel et transformation économique (...).
Aujourd´hui, la crise des valeurs des sociétés africaines revêt un caractère dramatique (...)”.

Note : On pourrait ajouter : La crise des valeurs des sociétes occidentales capitalistes et chrétiennes revêt un caractère presque aussi dramatique car le système d´abondance et de gâchis - qui fut créé pour combattre le communisme soviétique -, n´est plus soutenable. Toute personne raisonnablement informée devrait “prendre conscience et souhaiter exprimer”son inquiétude sur la politique de nos dirigeants. Comment certains osent-ils encore parler de travailler plus et d´augmenter le PIB et la consommation tout en oubliant de nous signaler les limites et les dangers de la surexploitation des ressources naturelles ? Pourquoi nos plus “brillants” intellectuels
continuent à écrire, au bord du gouffre, sur les petits riens de leurs âmes, au lieux de se battre pour la vie ?

21 juin 2008

Histoire du capitalisme de 1500 à nos jours

par Michel Beaud - Ed. Point-Economie.


- “La loi Le Chapelier (1791) supprime les compagnonnages et interdit, pour les maîtres comme pour les ouvriers, de s´organiser, de se concerter et de “prendre des arrêtés ou délibération” (...), sur leurs prétendus intérêts communs (...). Tout attroupements composés d´artisans, d´ouvriers (...) ou excités par eux seront tenus pour attroupements séditieux”. Sa victoire contre la noblesse lui parraissant assurée, la bourgeoisie se garde déjà des classes laborieuses”.

Note : Nous rappelons que ce sont les “compagnons” qui ont construit, pendant des siècles, les cathédrales et les châteaux qui, encore aujourd´hui, éveillent l´admiration des visiteurs du monde entier. L´imagination, l´harmonie des espaces, la richesse des décors et les exploits techniques de ces constructions font de ces artisans/artistes des maîtres, jamais dépassés, de l´architecture somptueuse. Les bourgeois voyaient en eux trop de talent et d´intelligence organisés pour les faire travailler dans leurs usines. N´ayant plus besoin d´artisans très qualifiés pour leurs rustiques ateliers ils rabaissairent la main d´oeuvre, souvent d´origine paysanne, en prolétariat sans qualification, donc plus docile et plus facilement exploitable. C´est ainsi que sont nées les grandes fortunes en France et que de nombreuxs artistes et artisans d´art sont devenus des marginaux.
Les pensées sans arrières pensées de Yvan Avena



14 juin 2008

Aux poètes morts


















Les poètes
ne se sentent jamais seuls
dans leur tombe
ils peuvent enfin parler
sous terre les langues
poussière de soleil
poussière d’étoiles
avec Dante et Homère
avec Goethe et Hugo
avec Maïakovski et Vallejo
avec Whitman et Bellman
avec Aragon et Wang An Shih
avec Neruda et Alberti
sans oublier David M. Diop
et Césaire bien qu’il soit encore vivant
ils peuvent parler au vent
poussière de soleil
poussière d’étoiles
et aux poétesses de tous temps
Sappho, Al-Khansa’ et Edith Södergran
et surtout Gabriela et Alfonsina
Dans les vagues de l’océan.
La langue n’est plus un obstacle
quand on dort
d’une belle mort
et la poésie est universelle
quand la terre vous protège du temps
et vous n’êtes plus que
poussière de soleil
poussière d’étoiles.

13 juin 2008

Nénuphar
















Il regardait les nénuphars blancs
près d'un petit pont
dans l'eau noire d'un étang
c'était il y a très longtemps

12 juin 2008

La mer















La mer est souvent
bleue et salée
bleue comme tes yeux
salée comme les larmes
d'un putain d'été
il y a longtemps
mais je n'ai pas oublié.

11 juin 2008

“Del Paro al ocio” par Luis Racionero - Ed. Anagrama


















- “La façon de résoudre le conflit entre valeurs humanistes et besoins technologiques n´est pas de renoncer à la technologie, mais de rompre les barrières de la pensée dualiste qui empêchent de voir que la technologie est non pas une exploitation de la nature, mais une fusion de la nature et de la personne humaine.(...)
Les grands philosophes du capitalisme ne sont pas arrivés à comprendre que la machine est la collaboratrice de l´homme, la déesse qui sauvera l´homme des “sordidae artes”et du travail salarié, la déesse qui apportera le confort et la liberté”.

Note : Il n´y a pas de grand art sans liberté, mais il n´y pas d´art original sans loisirs. Les artistes créateurs sont des gens qui alternent avec la même passion le travail et la rêverie. Je ne connais pas de grands artistes à mi-temps. Je pense même que les métiers“gagne-pain” ont détruit plus d´oeuvres d´art que les guerres.
Les muses sont des dames très exigeantes et capricieuses, elle ne donnent leur souffle divin que de façon aléatoire et inattendue. Quand elles vous appellent il faut être disponible ; elle ne tolèrent pas le téléphone occupé. Demain ? Demain c´est trop tard.
Le jour où la machine sera au service de l´homme et que le travail nécessaire pour satisfaire les besoins essentiels sera de deux ou trois heures par jour, tout le monde sera artiste et poète.

08 juin 2008

Sans parti pris

Ni rouge ni vert
ni jaune ni mauve
ni carmin ni bleu
ni noir ni blanc

C'est la couleur de l'enfer
l'inconsistance de Dieu
et la menace du temps.

07 juin 2008

“Les transferts de technologie” - Par Jacques Perrin - Ed. La Découverte.

- “Le système d´informations et de représentations symboliques mis en oeuvre par les hommes, dans leur mémoire, pour produire, est en forte interaction avec celui qu´ils utilisent pour organiser leur mode de vie. Tout apprentissage technique est en même temps un apprentissage social. (...)
“La culture est la mémoire collective qui lie le passé d´un peuple à son présent et lui rappelle en quoi il est différent des autres” (Naraghi E.)”.

Note : Quel rapport avec l´art et la poésie ? Je signale, pour ceux qu´y l´ont oublié, que dans nos sociétés modernes capitalistes ce sont les gains de productivité dans l´agriculture et l´industrie qui ont permis le développement des arts profanes. Ce n´est que lorsque tous les besoins matériels sont satisfaits que, pour confirmer son statut, le bourgeois s´intéresse à la culture. L´art, comme au temps de la monarchie, sert également au prestige du roi...de la soupe en boîte. Savoir compter et accumuler de l´argent peut impressionner les pauvres, mais à un certain niveau de richesse, pour être admis parmi les vrais riches, il faut aussi une certain niveau de raffinement. Le bourgeois moderne doit au moins savoir que René Char n´est pas un fabricant de charrettes, que André Breton n´est pas un pêcheur de Concarneau et que Bacon ne se mange pas en tranches. La “culture” sert aussi à se différencier du travailleur et du nouveau riche.
Goiânia (février 2008)





06 juin 2008

“Gens de métier et révolution” par William H. Sewel

- “Dans le schéma de pensée chrétien, le travail est une marque de vilénie, la preuve est la punition du péché originel. Il n´était pas une activité ennoblissante (...).
-
L´art, par contre, était élévation et ennoblissement.
Dans la France de l´ancien régime, le terme d´”art” s´appliquait à un très grand champs d´activités humaines, et il était employé bien plus couramment dans le langage quotidien qu´il ne l´est aujourd´hui - non seulement à propos de la poésie, de l´architecture ou de la peinture, mais également à propos des arts mécaniques, de l´art de gouverner, de l´art militaire, etc. (...)
C´étaient ces arts et leurs règles qui élevaient l´homme au-dessus de la condition de demi-brute intelligente, arrachant stupidement sa subsistance à une terre ingrate et couvrant sa surface de sa progéniture (,,,).
Cette notion que l´honneur s´attachait à l´art et non au travail était un lieu commun sous l´ancien régime”.
Note : Nous trouvons dans ce texte plusieurs affirmations choquantes : le travail est un punition de Dieu, mais l´art, sous l´ancien régime, (même s´il s´agit de l´art de gouverner et de la guerre) est ennoblissant ! Par contre le paysan qui cultive sa terre (cette “demi-brute”!!!) ne sait faire que des enfants...
Notre monde a bien changé ! Les chômeurs cherchent un emploi, non seulement pour gagner un salaire, mais aussi pour la respectabilité. Le paysan est mécanisé et informatisé. Par contre l´artiste est aujourd´hui considéré comme un pauvre raté.