Le poète se torture les neurones et puise dans ses fragiles réserves de sensibilité tout ce qui peut être transformé en poèmes. Le poème resiste. Le poème ne vient pas. Le poème, malgré son apparente simplicité, est une forêt qui cache des milliers d´espèces rares et fuyantes qui se dissimulent dans le feuillage : les mots. Un mot de trop ou de moins et le poème n´est plus. Le poème joue sans cesse à cache-cache avec le poète. Chacun creuse les souvenirs pour trouver un brin d´émotion dans l´amour, dans les déceptions, dans l´espoir, mais le poème ne vient pas. Tous les vrais poètes, cherchent pendant des jours, parfois des années, les mots qui expriment l´instant de tendresse, le frisson, la larme au coin de l´il, mais le vide s´obstine. Le poème est souvent le pire ennemi du poète car il est toujours insaisissable, capricieux et ingrat. Je dirai même que plus le poète s´adonne à sa passion poétique moins il a de chance de rencontrer le poème.
Je ne me souviens plus qui disait que plus le poète se professionnalise moins il devient poète. En lisant, jour après jour, “Les meilleurs poèmes de langue française” on ne devient pas un meilleur poète. Et encore moins en ne les lisant pas. Alors comment devenir poète ? Comment saisir le poème ? C´est le grand mystère de la poésie !
On ne devient pas poète à l´université. On naît poète comme on naît virtuose. Sauf que le virtuose s´entraîne pendant des heures et des années pour le devenir. Le poète ne peut qu´attendre, patiemment, l´arrivée du bon poème tout en écrivant, jour après jour, des mauvais. Et peut-être un jour...oui, peut-être...
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