27 novembre 2008

Boileau (Nicolas dit Boileau-Despréaux) (1636 -1711)

Notre siècle est fertile en sots admirateurs ;
et, sans ceux que fournit la ville et la province,
il en est chez le duc, il en est chez le prince.
L´ouvrage le plus plat a, chez les courtisans,
de tout temps rencontré de zélés partisans ;
et pour finir enfin par un trait de satyre,
un sot trouve toujours un plus sot qui l´admire.
(L´art poétique - Extrait du Chant Premier)

Note : Drôle de bonhomme ce Boileau. Il alterne les satires, qui lui attirent des ennemis, avec des épitres qui ne lui apportent pas tellement d´amis. Malgré une certaine renommée et l´amitié de Racine, personne ne voulait de lui à l´Académie. C´est Louis XIV, qui souhaite que Racine et Boileau écrivent son histoire, qui fait pression sur les académiciens pour qu´ils l´admettent dans leur institution. Mais plus tard, suite a une satire anticléricale contre les théologiens “casuistes” (qu´on appelle en langage moderne : les curés faux-culs) le Roi le censure et accélère sa déchéance. Classique, puriste de la langue française, plutôt réactionnaire et guère clairvoyant, Boileau, démontre, une fois de plus, qu´il est toujours préférable, pour le poète, d´ être un sot louangeur qu´un homme sincère. On devrait écrire sur la couverture des livres : La vérité tue !
Fort heureusement pour la France, l´Académie de Lettres, qui reste une garantie pour la continuité de notre belle langue, n´ admet, encore aujourd´hui, dans son prestigieux dortoir, que les bons amis du Roi.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci d'avoir un blog interessant