Je suis arrivé à Bissau au mois de mai 1978. La chaleur et l´ atmosphère, dans le hangar de l´aéroport, étaient étouffantes. Si j´en avais eu les moyens je serais reparti, tout de suite, avec le même avion. C´est la vue d´une famille de suédois qui me rassura. Si eux pouvaient supporter le climat moi aussi je m`y habituerai.
La ville ressemblait à un film sur le début de la colonisation de l´Afrique. Ma petite maison, au centre de la ville, était au bord d´une rizière. Quand il pleuvait beaucoup on pouvait voir des poissons dans la rue et parfois des serpents et des varans visitaient notre petit jardin. Ils devaient se nourrir des rats qui, eux, se partageaient, avec les vautours, les ordures qui traînaient parfois plusieurs semaines sur les trottoirs ! Un soir, en promenant le chien, j´ai rencontré, dans notre rue, un ragondin tellement gros que le chien, pourtant courageux, à fait semblant de ne pas le voir.
La plupart du temps il n´y avait pas de lumière le soir. Par contre nous bénéficions d´une employée de maison, la grosse et redoutable Adelina, et d´un vieux jardinier, N´Dona, qui faisait des économies pour s´acheter une deuxième femme. Ils furent nos “fidèles serviteurs” pendant tout notre séjour. Je pense que c´est en partie grâce à leur protection que nous n´avons jamais été malades et, pour des blancs, très modérément volés.
Le chantier que je dirigeais, au début, se trouvait sur la route de l´aéroport à la sortie de la ville. Une nuit ce furent les hyènes qui ont failli dévorer notre gardien.
Pourtant nous sommes restés 13 ans à Bissau et nous en sommes partis en pleurant !!!
1 commentaire:
Et pourtant... Malgré tout cela, nous avons été si heureux là-bas...
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