19 mai 2009

...d´académisme

Jusqu´a la fin du XIXème siècle l´Académie des Beaux Arts dictait les critères du grand Art. Les prix qu´elle distribuait, dans les Salons, étaient pour les artistes une ouverture sur le marché de l´art de l´époque. Sans la reconnaissance des Académiciens, pas de commandes officielles et peu de clients privés. C´était donc des artistes consacrés qui distinguaient de jeunes artistes. Cette sélection corporative, héritée du compagnonnage, pourrait être considérée comme normale et sans doute juste, car qui mieux qu´un peintre pour juger un autre peintre ? Ce ne fut pas le cas, car les “maîtres”, eux-même issus de ce processus de sélection, privilégièrent opiniâtrement plus la technique et le choix du sujet que l´originalité d´exécution. Le résultat fut la sclérose du style “académique” à une époque où tout changeait rapidement dans l´industrie, la consommation et les moeurs. L´art restait figé au anciennes normes du classicisme. De là sa déchéance. Ce n´est donc pas étonnant que toute une génération de jeunes artistes se révolte et qu´ils soient aussitôt remarqués et soutenus par quelques esprits brillants et progressistes de l´époque et par des amateurs d´art, en particuliers américains, qui avaient une longueur d´avance dans le modernisme.
Est-ce mieux aujourd´hui pour l´art et les artistes ? Est-ce que les fonctionnaires de la culture, les critiques parisiens renommés, les “conservateurs” de musées sont plus libres, plus éclairés, plus compétents pour juger la création contemporaine que les académiciens du XIXème siècle ? Parfois nous en doutons !...

1 commentaire:

Un barbu a dit…

Cher Yvan,
Moi, je n'en doute pas !
Les fonctionnaires de la "kulture", les critiques, les conservateurs de musées ont tous un point commun : non seulement ils sont chaussés de charentaises, mais ils en ont aussi dans la tête ! Aujourd'hui comme hier.
Tous n'ont qu'un mot dans la bouche : « patrimoine » ! Seulement voilà, pour eux, le patrimoine est une chose morte (je veux dire sans vie), qu'il convient uniquement de "conserver". Pauvres aveugles qui ne voient pas le « patrimoine vivant » se construire sous leurs yeux chassieux !
C'est hors de leurs sentiers que la vraie vie se déroule. Quoi ? N'y aurait-il d'art que poussiéreux ? Non... nous sommes nombreux à conchier les académistes et leurs dictats... Notamment, j’affirme qu'il n'y a pas de "grand’ art" avec à côté des arts « mineurs » ; ça, c’est une vision bourgeoise de petits propriétaires. Il est vrai que dans mon pays, la France, les « élites », frileuses, se blottissent dans des écharpes louis-philippardes. Depuis longtemps. Toutes étiquettes politiques confondues.
L’art est ailleurs… dieu merci (si je peux dire !)
Un barbu.