Rimbaud, Lautréamont, Alfred Jarry, Tristan Tzara, André Breton se révoltaient contre la médiocrité étouffante de la culture bourgeoise de leur époque. En mai 1968 cette révolte sortit dans la rue avec des pavés à la main et des idées de liberté sur les murs. Pendant quelques semaines les bourgeois eurent très peur, les fascistes s´indignèrent et les dociles moutons, toujours aussi nombreux, ne savaient plus dans quelle prairie devaient-ils paître. Mais, après quelques réformes de surface, tout reprit comme avant. La routine aliénante du travail, les crédits de la voiture et du trois pièces et les vacances en troupeau organisé reprirent le dessus. Métro-boulot-dodo dénonçait le poète Pierre Béarn que j´ai rencontré, une fois, au “Marché de la Poésie” Place Saint-Sulpice, très vieux et très seul devant ses livres.
Les vrais questions de mai 68 furent promptement oubliées par les responsables de la politique et par les idéologues professionnels. Et c´est quarante ans plus tard que les effets pervers de notre société de consommateurs et de pollueurs égoïstes, sans respect pour les générations futures et uniquement motivée par la rentabilité immédiat, mettent en évidence son pouvoir destructeur. Destructeur de certitudes, d´emplois et de sécurité pour tous, mais surtout pour les plus faibles. Tout le système s´écroule, et les “responsables”politiques proposent de boucher les trous avec la rustine des vélos de nos grands-parents.
Mais où sont donc les Rimbaud, les Lautréamont, les Jarry, les Tzara et les Breton de notre siècle ? Où est donc la conscience sociale de nos poètes d´aujourd´hui ?
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