Avec un travail stable et relativement bien payé (après six mois de travail j´avais bénéficié, sans rien demander, de 50% d´augmentation de mon salaire !), j´aurais dû être satisfait de mon sort. Par rapport aux quelques étrangers que je connaissais, j´étais un privilégié. Mais je vivais mal le fait de louer une chambre chez l´habitant. Pour avoir un appartement à soi, dans la région de Stockholm, il fallait s´inscrire sur une liste et attendre...dix ans ! Ce fut Joaquin, un espagnol en stage à AGA (son père était le représentant de la société à Madrid), qui me proposa de partager un appartement en ville. Les ateliers et les bureaux de AGA étaient sur une île reliée au centre ville par un pont et un tramway (qui d´ailleurs appartenait à la société).
Joaquin, très sûr de lui (j´ai toujours eu une certaine admiration pour les gens culottés !), obtint la location d´un vieil appartement meublé, de trois pièces, pas loin du centre. C´était assez cher, mais nous dépenserions moins dans les cafés et restaurants le soir. Nous pourrions ainsi recevoir nos copains et nos éventuelles copines à la maison.
Malgré de petits désaccords, dus à la cohabitation, ce fut une période très agréable d´amitié. Nous étions, une fois encore, des privilégiés. Peu d´étrangers, à Stockholm, pouvaient disposer d´autant de confort et d´espace pour recevoir et bien rares étaient les soirées solitaires. Joaquin faisait de grandes paëllas, avec beaucoup de riz et d´huile mais peu de fruits de mer, mais tout le monde était content. Les copains étaient priés d´apporter le vin. Mais ça manquait de filles !
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