Ce fut grâce à un copain médecin argentin, Julio, que je connus celle qui fut ma première épouse. Nous cherchions une place, pour nous asseoir, à la terrasse d´un café. Une fille seule occupait une table. Julio lui demanda si nous pouvions la partager. Sonia était américaine d´origine suédoise et, comme nous, elle découvrait la Suède. Les présentations faîtes arriva Nina, ma future compagne, avec un plateau. Elle parlait couramment le français. Nina était suédo-finlandaise ! C´est ce jour là que j´entendis, pour la première fois, parler de cette minorité. Ils étaient alors, en Finlande, 12% de la population mais ils avaient leurs journaux, leur théâtre, leurs écoles et même tout un quartier dans la banlieue d´Helsinki. Les noms des rues, dans la capitale, étaient bilingues finnois/suédois. D´où venait une telle influence? Comme les colons français en Afrique du Nord, avant l´indépendance les Suédo-finlandais possédaient, depuis des siècles, les richesses et le pouvoir dans le pays. Ils les perdirent, peu à peu, à partir de 1919. Ils avaient perdu leurs biens mais ils gardaient un certain orgueil aristocratique et une culture d´influence française.
Quand Nina et moi nous décidâmes de vivre ensemble, je demandais à AGA s´il ne pourrait pas l´employer. Non seulement elle obtint le poste de secrétaire du département technique, où je travaillais, mais la société nous proposa un appartement proche de notre lieu de travail. Tout allait pour le mieux pour nous. Tout, sauf que je me mis dans la tête l´idée de retourner en Argentine avec un contrat d´AGA. C´était une ambition démesurée pour un jeune ingénieur.
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