Nous avons trouvé, pour la galerie, un local assez grand et situé près du parc Humlegården. Ni Inga, mon associée, ni moi n´avions une expérience de galeristes. Mais nous avions l´enthousiasme - il en faut beaucoup pour gérer une galerie ! - Nous avons commencé à exposer des artistes étrangers de Stockholm et quelques autres venant d´Espagne, de France et d´Argentine. Puis nous avons cherché, dans les salons officiels, quelques artistes suédois n´ayant pas de galerie à Stockholm.
Bien que nous choisissions de bons artistes modernes - certains très connus dans leur pays - la presse nous ignorait. Nous commencions à comprendre pourquoi les galeries de Stockholm n´exposaient pas les artistes étrangers : nous ne vendions rien !
Néanmoins, si au début les acheteurs étaient rares, la qualité et l´originalité des œuvres que nous présentions finit par trouver un public de jeunes collectionneurs. Non seulement nous arrivions à couvrir les frais, mais nous avons pu faire un vrai travail de galeristes engagés. Nous avons réussi à présenter, moyennant des échanges d´expositions, nos artistes suédois dans des galeries parisiennes. Nous étions alors la seule galerie suédoise à pratiquer ce genre de coopération.
Ce qui aurait dû éveiller l´intérêt des autorités, de la critique ou des responsables du Musée d´Art Moderne fut pour eux un motif d´irritation. Nos efforts pour faire connaître de jeunes artistes suédois, non reconnus par "l´élite" culturelle et artistique de Stockholm, fut considérée par certains comme une provocation. Nous étions des trouble-fête mais nous l´ignorions !
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