Nous organisions une dizaine d´expositions par an. Pour chaque exposition il fallait envoyer plusieurs centaines d´invitations, ranger les tableaux de l´exposition antérieure et accrocher la nouvelle. Entre les deux nous n´avions qu´une journée. Certains artistes étaient très exigeants sur l´accrochage. Parfois même, à l´heure du vernissage, ils hésitaient encore !
Un artiste emprunta, au Théâtre National, une réplique de la baignoire de Marat et il accueillit les visiteurs, assis dans cette baignoire, couvert de bijoux de fantaisie ! D´autres, très angoissés, voulaient tout changer au dernier moment. Nous-mêmes nous n´étions guère rassurés car nous ne savions jamais si les gens que nous avions invités assisteraient au vernissage. Rien n´est plus déprimant qu´un vernissage raté, surtout quand la réussite commerciale dépend, pour beaucoup, des affaires réalisées ce jour-là. Rarement la critique, dans la presse, favorisa les ventes et, une seule fois, le Musée d´Art Moderne nous acheta une œuvre (un tableau de Millares)…..le dernier jour de l´exposition !
Après trois ou quatre ans d´activités nous avions une plus grande renommée à Paris qu´à Stockholm. Certains des peintres suédois, que nous avons soutenus, réussirent une honorable carrière en province, mais n´ont jamais eu la reconnaissance du Musée d´Art Moderne. Les responsables faisaient plus pour la promotion des artistes de New York qu´ils ne firent jamais pour leurs propres artistes. Pourtant il y en avait de très bons. Sans le soutien institutionnel ils ne purent faire la carrière nationale et internationale qu´ils méritaient.
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