Je souhaiterais
avoir assez de talent et de connaissances pour entremêler
et superposer l´histoire contemporaine et ma propre histoire.
C´est-à-dire essayer de comprendre et déterminer, pour moi-même
et pour les amis qui me lisent, les étapes assez mouvementées de
mon existence d´exilé volontaire (qui m´a pourtant toujours
semblé, au quotidien, assez calme et sans grand intérêt),
en quoi ma vie accompagnait l´histoire et en quoi elle la
devançait ! Après tant de voyages et de rencontres insolites
avec des gens de cultures très différentes mais qui, au fond, se
ressemblaient dans leur souhait d´une vie meilleure que celle que
nous avions - qui n´était pourtant pas si mauvaise que ça !
- L'ambition des classes moyennes est, presque toujours, de posséder
ce qu´ils n´ont pas ! Et quand ils ont à peu près tout
(souvent acheté à crédit), comme leurs voisins, ils s´ennuient.
Curieusement ce n´est pas dans les milieux les plus défavorisés où
naissent les plus passionnés et intransigeants révolutionnaires,
mais dans les classes moyennes éduquées. Ce sont souvent les
révoltés de classe moyenne les plus agressifs partisans du
changement radical de société. J´ai connu quelques vrais
révolutionnaires, dont un artiste argentin de grand talent, Ricardo
Carpani (1930-1997). Sa rigidité idéologique n´était pas toujours
facile à supporter. Je pense que, si la révolution qu´il
souhaitait avait pris le pouvoir dans son pays, elle n´aurait pas
été plus clémente, pour ses opposants, que le fut la dictature
militaire. J´ai toujours préféré fréquenter des gens plus calmes
et sereins, bien que conscients des problèmes sociaux de leur pays.
Les fanatiques me font peur !
Chroniques indignées II
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire