17 août 2013

Les classes moyennes révolutionnaires


photo Patricia Avena Navarro



Je souhaiterais avoir assez de talent et de connaissances pour entremêler et superposer l´histoire contemporaine et ma propre histoire. C´est-à-dire essayer de comprendre et déterminer, pour moi-même et pour les amis qui me lisent, les étapes assez mouvementées de mon existence d´exilé volontaire (qui m´a pourtant toujours semblé, au quotidien, assez calme et sans grand intérêt), en quoi ma vie accompagnait l´histoire et en quoi elle la devançait ! Après tant de voyages et de rencontres insolites avec des gens de cultures très différentes mais qui, au fond, se ressemblaient dans leur souhait d´une vie meilleure que celle que nous avions - qui n´était pourtant pas si mauvaise que ça ! - L'ambition des classes moyennes est, presque toujours, de posséder ce qu´ils n´ont pas ! Et quand ils ont à peu près tout (souvent acheté à crédit), comme leurs voisins, ils s´ennuient. Curieusement ce n´est pas dans les milieux les plus défavorisés où naissent les plus passionnés et intransigeants révolutionnaires, mais dans les classes moyennes éduquées. Ce sont souvent les révoltés de classe moyenne les plus agressifs partisans du changement radical de société. J´ai connu quelques vrais révolutionnaires, dont un artiste argentin de grand talent, Ricardo Carpani (1930-1997). Sa rigidité idéologique n´était pas toujours facile à supporter. Je pense que, si la révolution qu´il souhaitait avait pris le pouvoir dans son pays, elle n´aurait pas été plus clémente, pour ses opposants, que le fut la dictature militaire. J´ai toujours préféré fréquenter des gens plus calmes et sereins, bien que conscients des problèmes sociaux de leur pays. Les fanatiques me font peur !

Chroniques indignées II 

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