« C´est
facile de critiquer ! » : Disent, l´air penaud ou
furibond, selon leur caractère et l´objet de la critique, ceux qui
la subissent (quand il s´agit d´honneur ou d´argent , là on ne
rigole plus !). Moi, qui critique beaucoup les institutions
(mais beaucoup moins les personnes) je ne dirais pas que c´est
tellement facile car, pour critiquer, si on veut rester objectif, il
faut fournir des preuves nécessairement plus exigeantes que pour une
apologie. D´ailleurs la publicité n´est-elle pas de l´apologie
(bien) rémunérée ? On estime à près de 500 milliards de
dollars les dépenses annuelles de publicité dans le monde. Quel
peut bien être
le chiffre d´affaires mondial de la critique ? Certainement il
est dérisoire.
Je signale que ceux
qui se plaignent d´une mauvaise critique ont tort. La plus mauvaise
de toutes les critiques est le silence ! Quelles que soient vos
activités publiques : la poésie, le roman, la peinture, le
cinéma, une critique même
négative, même
méchante, prouve au moins que vous existez. Si vous êtes
ignoré par la critique, vous pourrez protester, vous agiter,
accuser, personne ne vous écoutera car vous êtes
transparent pour le public. Votre oeuvre commence à exister quand
elle est découverte par la critique. Bien que mal aimés, les
critiques permettent aux artistes d´exister. Et nous avons observé
que plus un critique est détesté, plus grande est sa renommée. Un
bon critique est celui qui démoli 90% de ce qu´il regarde et
admire, avant tout le monde, quelques oeuvres originales ignorées du
public !
Chroniques indignées II
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