Quelques poètes
des îles souhaitent une société avec plus de « poétique ».
Le « pouvoir d'achat » et le « panier de la
ménagère » sont importants mais ne sont pas suffisants pour
donner un sens à l'existence. Ils veulent qu'on fasse la différence
entre les produits « de première nécessité » et ceux
de « haute nécessité ». L'idée de « haute
nécessité » serait : « tout ce qui constitue le
coeur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d'entrer
en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas
aujourd'hui au centre des revendications en Martinique et en
Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion ».
En bref, nos territoires d'outre-mer revendiquent le respect et la
dignité pour leur propre culture. C'est-à-dire qu'ils demandent,
aux autorités politiques françaises, la chose qu'elles ont le plus
de mal à admettre : un système fédéral de gouvernement.
Le
pouvoir centralisateur parisien n'est pas près - malgré ses
simagrées de décentralisation - à accepter les particularismes de
chacune de ses régions. La recherche de l'unité du peuple français,
par l'éducation publique et l'impérialisme culturel de Paris,
pourraient même trouver une justification politique légitime :
l'égalité républicaine. Mais quand on connaît le mépris des
élites parisiennes pour les provinces et les provinciaux (les
ploucs...), sur son propre territoire, on voit mal comment ils
pourraient accepter les spécificités culturelles de leurs -
appelons-les par leur nom - colonies d'outre-mer.
Ne craignent-ils
pas qu'après la lutte pour une plus grande autonomie des régions,
ne vienne l'exigence légitime des peuples pour leur indépendance ?
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