29 avril 2012

Je vous prie de m´excuser


Je vous prie de m´excuser, vous, fidèles et admirables lecteurs de mes blogs. Mon indignation, mes souvenirs, se répètent d´année en année. Même une vie plutôt mouvementée a ses limites. Mais pour ne pas tomber dans les confessions intimes et banales des écrivains parisiens (qui font le bonheur et le chiffre d´affaires des Galligrasseuils) et pour échapper au conformisme révolutionnaire des « whiskierdas » il faut beaucoup de concentration et d´audace. Que dire qui n´a pas été dit mille fois ? Comment trouver son style à une époque où tous les styles sont décortiqués, analysés et pillés dans des dizaines de milliers de livres publiés chaque année et vendus –dans le meilleur des cas – trois mois plus tard , chez les bouquinistes, dans les caisses à deux euros. Dans le pire des cas ils seront déchiquetés – sans avoir été lus – dans une machine pour redevenir de la pâte à papier. Ils appellent ça : « le pilon » ! Pour un livre qui se vend bien, c´est-à-dire à quelques milliers d´exemplaires, combien vont au pilon ? C´est un secret bien gardé, autant par les éditeurs que par les écrivains.

Pourtant ce n´est pas chose facile de se faire éditer par les « grands ». Il faut avoir des relations et savoir présenter, aux bonnes personnes, le livre sur CD en World machintruc. Fini le manuscrit à la plume d´oie ! Finies les pages tapées, avec deux doigts, à la machine Facit portable ! Après sélection il faut encore se plier aux caprices des « Directeurs d´édition ». Souvent d´infimes écrivains ratés, qui déchargent toutes leurs frustrations sur les textes qu´ils n´ont pas su écrire ! Pauvre littérature !

13 avril 2012

L´efficacité des armes

Un homme avec un gourdin
peut tuer un autre homme
et même assommer un sanglier
un homme avec une lance
peut transpercer le coeur
d´un ennemi ou de votre voisin
et se sentir fort et puissant
et mille hommes armés
de sabres et de boucliers
peuvent conquérir des villes
les détruire et les piller
mais avec des bombes et des fusées
on peut faire beaucoup mieux
qu´envahir des pays prospères
on peut aussi démolir et tuer
l´espoir d´une génération entière 
et saccager et asservir les colonies
pour gagner des marchés
et faire de bonnes affaires
de cacao de bois et d´arachides
tout en exigeant au pays conquis
le respect du Dieu et de la patrie
de l´homme blanc civilisé
maître des armes et du fouet
du présent et aussi du passé
avec sa science et son industrie
avec ses bombes ses atomes
ses  misères et ses épidémies .

08 avril 2012

Le vide ou le bide ?

 Le vide ou le bide ? Pauvre poète harcelé par les em...les emm...allez, disons-le, les emmerdes de son nouvel ordinateur...Je déteste Bill Gates...Je le déteste autant que le poivre !...Disons que le poivre me déteste autant que l´informatique. C´est beaucoup de haine pour peu de chose, vous me direz. Mais ,en ce moment même, je dois recopier dix pages qui ont disparu de mes archives. Ah ! combien j´admire la sagesse de Charlie (Charlie est le chat de la maison). Je l´admire et je l´envie car il n´a pas besoin d´ordinateur, lui, pour communiquer. Par exemple  miaoumaiouou  ça veut dire, dans son langage simplifié : « je voudrais des croquettes », et nous de nous précipiter pour le satisfaire. Le reste du temps il dort. Parfois, quand il s´ennuit, il chasse un papillon dans la brousaille du jardin. Les oiseaux eux ont vite compris : ils restent perchés sur les plus hautes branches des arbres  Il sont moins c...que le voudrait la légende et les oiseauxphobes. Il n´y a que les plus jeunes qui parfois s´égarent dans notre salon.
Charlie, notre chat noir bilingue, n´a pas peur de se mouiller les pattes quand il pleut, par contre il craint le tonnerre. Alors il se cache sous le sofa du bureau de Monique. Parfois nous n´entendons pas venir la tempête mais, quand Charlie cherche refuge sous le sofa, nous rentrons le linge qui est étendu dans la cour.
Siné nous a précédés dans les jeux de mot avec chat : le chameau, le chapeau, le chamois, le chalutier, le chalumeau, etc. C´est à dire qu´on trouve le chat partout sauf, bien entendu, quand on le cherche. Car notre chat change très souvent de lieux de sieste. Une sieste qui dure du matin jusqu´au soir. Alors pour le trouver !... 

03 avril 2012

Il fut communiste...avant


Monsieur le Président
n´avez-vous pas oublié
de signaler qu´avant
bien avant de quitter le parti
il fut communiste militant
notre grand poète français
ce noir poète martiniquais
glorieux porteur de l´étandard
de la négritude révolutionnaire
et de l´avant-garde surréaliste ?

N´était-il pas utile de rappeler
au peuple français ému
qu´avant d´être panthéonisé
avant même d´être
connu et admiré
ce grand poète français
noir et martiniquais
était bien vivant
et quelque peu oublié
dans son île indignée
par les abus des blancs ?

N´est-ce pas quand il pouvait
encore chanter et s´exprimer
lui l´inégalable poète noir
et nous dire de sa propre voix
tous ses rêves et ses espoirs
qu´il fallait l´inviter à Paris
et lui rendre les hommages
ô combien combien mérités
auquel il avait gagné le droit
comme poète et comme Français ?

Car votre beau discours
Monsieur le Président
aurait gagné en émotion
et aurait gagné en sincérité
si le merveilleux poète
que vous avez honoré
fut présent dans la salle
pour dire ce qu´il pensait
de la bande d´hypocrites
et d´ambitieux carrièristes
qui vous entouraient
et qui ne l´ont jamais lu
ni même invité à dîner
quand il était encore vivant
Monsieur le Président

(bien qu´il sera toujours vivant
le poète le grand poète engagé
Aimé Césaire le noir martiniquais
quand vous serez depuis longtemps
vous et vos complices de simagrées
remplacés effacés et bien oubliés…)