Monsieur le Président
n´avez-vous pas oublié de signaler qu´avant
bien avant de quitter le parti
il fut communiste militant
notre grand poète français
ce noir poète martiniquais
glorieux porteur de l´étandard
de la négritude révolutionnaire
et de l´avant-garde surréaliste ?
N´était-il pas utile de rappeler
au peuple français émuqu´avant d´être panthéonisé
avant même d´être
connu et admiré
ce grand poète français
noir et martiniquais
était bien vivant
et quelque peu oublié
dans son île indignée
par les abus des blancs ?
N´est-ce pas quand il pouvait
encore chanter et s´exprimerlui l´inégalable poète noir
et nous dire de sa propre voix
tous ses rêves et ses espoirs
qu´il fallait l´inviter à Paris
et lui rendre les hommages
ô combien combien mérités
auquel il avait gagné le droit
comme poète et comme Français ?
Car votre beau discours
Monsieur le Présidentaurait gagné en émotion
et aurait gagné en sincérité
si le merveilleux poète
que vous avez honoré
fut présent dans la salle
pour dire ce qu´il pensait
de la bande d´hypocrites
et d´ambitieux carrièristes
qui vous entouraient
et qui ne l´ont jamais lu
ni même invité à dîner
quand il était encore vivant
Monsieur le Président
(bien qu´il sera toujours vivant
le poète le grand poète engagéAimé Césaire le noir martiniquais
quand vous serez depuis longtemps
vous et vos complices de simagrées
remplacés effacés et bien oubliés…)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire