18 janvier 2008

Résistance

Choisir la Résistance n´est pas une décision aisée ni même recommandable aux indécis. C´est d´ailleurs cette faiblesse humaine qui permet qu´un peuple intelligent et modéré, comme peut l´être le peuple français, vote pour un substitut de l´extrème droite. Comment le pays qui a pour devise “Liberté, Egalité, Fraternité” peut-il tomber si bas ?
Je ne peux éviter de penser que l´indiférence, le pessimisme et l´apolitisme décadent des intellectuels de la fin du XXème siècle sont, en grande partie, la cause d´une telle déchéance. Si ceux qui ont pour fonction première de penser, d´inventer et d´orienter l´avenir baissent les bras et refusent le rêve et l´Utopie, que peut-on espérer des masses populaires toujours à la recherche d´un peu d´espoir ? Que peuvent offrir les hommes politiques au peuple, si leurs plus grands penseurs et poètes ne voient plus rien d´attrayant dans les idées généreuses ?
L´échec du stalinisme laisse croire, à certains, qu´il n´y a pas d´autre issue que le capitalisme sauvage. Le manque de liberté, les restrictions et le totalitarisme politique de l´ex-Union Soviétique ne devraient pas faire oublier la longue liste de violences, d´injustices et de calamités que nous apporte le capitalisme déchainé et sans freins. Je lisais dans Le Monde (27/1/06) que les “zones franches”, soit les espaces de territoires ouverts à tous les trafics et abus des industriels et des banquiers, sont passés de “850 en 1998...à plus de 5.000 en 2004". Alors ?...
Peut-on se dire poète et ignorer que, malgré l´abondance de produits industriels, des millions de nos semblables, certains à deux pas de chez nous, n´ont pas de quoi se nourrir correctement, de quoi se loger, de quoi se soigner ? Le grand poète maya-kiché Humberto Ak´abal dit :”Pour ceux / qui ne parlent pas notre langue / nous sommes invisibles”. Poète, ouvre donc les yeux !...

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