14 octobre 2008

Cervantes (y Saavedra / Miguel de) (1547-1616)

- Le poète naît ; c´est-à-dire que du ventre de sa mère, le poète de nature sort poète (...). J´ajoute encore que le poète de nature qui s´aidera de l´art sera bien supérieur à celui qui veut être poète uniquement parce qu´il connaît l´art.

Note : L´auteur, jamais dépassé, du roman poétique et burlesque d´aventures nous dit qu´on naît poète ; l´éducation n´y est pour rien. Je pense que c´est toujours vrai : tous les doctorats du monde ne font pas d´un grand intellectuel un grand poète. Par contre, aujourd´hui, plus qu´hier, il est difficile de devenir un grand poète en ignorant ce qui nous précède en poésie. Et plus nous pénétrons en profondeur ce domaine mieux nous mesurons l´étendue de notre ignorance.

Il nous faut, pour commencer, connaître parfaitement plusieurs langues, mais pour connaître toutes les finesses d´un idiome il faut l´avoir vécu ; donc savoir s´exiler ; la vérité est toujours ailleurs. Mais pour comprendre vraiment d´autres sensibilités poétiques il faut aussi apprendre à partager le bon et le mauvais d´autres cultures. C´est ainsi qu´on commence à comprendre l´impossibilité de transmettre l´ensemble des sensations d´un poème hors de son contexte. Traduire les mots avec un dictionnaire n´a plus de sens. En poésie c´est l´esprit des mots qu´on doit saisir et transmettre. C´est donc une tâche surhumaine. Le bon traducteur de poésie doit devenir un frère jumeau du poète qu´il traduit, et même ainsi il n´exprimera que des sentiments faussés.

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