14 décembre 2011

Les Coopac I

J´ai commencé à travailler, avec un contrat local, au Secrétariat des Combattants de la Liberté de la Patrie. C´est-à-dire le Ministère qui s´occupait d´apporter une assistance aux anciens guérilleros. Ils recevaient une petite pension et, surtout, une aide en riz subventionné. Un sac par mois. Mais le gouvernement, dont tous les membres étaient des anciens combattants, désirait insérer ces hommes, encore jeunes, dans la vie productive. Le projet de notre ami Ruy Rodrigues da Silva était de créer, avec des financements extérieurs, des coopératives de production. Ma mission, dans un premier temps, était d’apporter mon expérience technique sur le terrain.

Mon premier chantier fut la construction de logements pour les membres d’une coopérative agricole proche de la capitale. C’était une expérience intéressante où, le défi, était de construire des maisons avec des matériaux 1ocaux. Néanmoins les fondations étaient en béton armé et les murs en briques de terre mélangée avec 7% de ciment importé (méthode appelée Sinva-ram). La toiture devait, pour satisfaire l’ONG qui finançait le projet, être en paille bien qu’il faille l´acheter à 100 km de là et qu’elle soit périssable. Des tôles galvanisées auraient coûté moins cher tout en protégeant mieux les habitants des pluies diluviennes. Mais ce n’était pas assez écologique. Je devais, comme toujours, m´adapter aux exigences de ceux qui payaient. Si l’intelligence des concepteurs de projets pour l´Afrique était aussi grande que leurs certitudes, il y a des décennies que l’Afrique n´aurait plus besoin de l´aide des blancs !

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