Le travail dans les coopératives Coopac m’a donné beaucoup de satisfactions morales. J’utilisais, pour la première fois, mon expérience professionnelle dans un but social et vraiment utile.
Pour créer des coopératives pour les anciens combattants, il fallait concevoir des projets, les présenter aux éventuels financiers, faire la liste des matériels et des matériaux, les commander en Europe, former des équipes et mettre en marche le projet. L´Etat bissau-guinéen fournissait le terrain et d´anciens locaux militaires portugais que nous adaptions à nos besoins.
Comment avec des anciens guérilleros, dont les trois-quarts étaient illettrés et qui n’avaient jamais travaillé, créer des unités de production rentables ? C’était un défi sans précédents ! D’autant plus que tous ces "apprentis" adultes, que nous formions "sur-le-tas", recevaient un salaire de leur propre coopérative.
Nous avons créé un magasin central et un centre de gestion qui formait des comptables-gestionnaires pour les coopératives - chacune bénéficiait d´un responsable administratif -. Puis nous avons passé un accord avec une ONG, qui avait besoin de monnaie locale pour ses frais généraux, pour qu’elle nous fournisse, en échange de nos pesos non convertibles, les intrants importés et matériels indispensables au fonctionnement de nos unités. C’était, en partie, la clé de notre réussite.
Avec seulement un ou deux artisans qualifiés, par unité, pour diriger et enseigner le "savoir-faire", la demande de services fut tellement grande que les coopératives devinrent, très vite, rentables.
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