Julio Le Parc |
La Grèce - nous l´avons
déjà expliqué - est le pays qui a inventé la démocratie.
C´est-à-dire le « gouvernement du peuple ». La réalité
fut toute autre : le peuple, dont parlent nos historiens,
excluait les femmes et tous ceux qui ne possédaient pas de
propriétés. Naturellement les esclaves et les étrangers n'étaient
pas admis et n'avaient pas droit à la parole. En gros le « peuple »
grec, apte à gouverner, ne dépassait pas le 10% de la population de
la cité. Puis là aussi on nous donne une idée, quelque peu
déformée, sur l´espace à gouverner : il s´agissait, tout au
plus, de gouverner la ville. Qui plus est : de bien petites
villes ! Soit, la fameuse démocratie grecque était, ce qu´on
appelle maintenant en France, la gestion municipale par les notables.
Notables qui se font, néanmoins, élire démocratiquement (parfois
de pére en fils!), pour une durée indéterminée pourvu
qu'ils parlent,avec les vieux, le patois du coin et qu´ils fassent
ce que les électeurs de province attendent d´eux : soit que
rien ne change ! Les jeunes qui veulent du mouvement sont déjà
tous partis pour étudier et pour travailler dans une grande ville.
Ils votent ailleurs et quand ils viennent visiter leur parents on
peut parler franchement avec eux – en bon français – du
conservatisme des régions rurales ! Mais il faut toujours se
méfier des jeunes diplômés fils de notables. Ils peuvent venir
installer leurs cabinets d´avocats ou de médecins dans la ville et
se lancer dans la politique. Il y a toujours des mécontents pour
voter pour eux. C´est l´un des inconvénients de ce système dont
ont dit « qu'il n´est pas bon mais que tous les autres sont
pires !... »
Chroniques indignées
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire