J´ai déjà écrit
sur mes blogs de brefs récits sur l´histoire de ma famille de
paysans-émigrants. Ça peut paraître
contradictoire qu´un paysan émigre, mais ils le faisaient, plus
souvent qu´on ne l´imagine, à la recherche de fermages, quand trop
de frères et soeurs devaient se partager une ferme trop petite
! Le travail de la terre, avant la deuxième guerre mondiale,
exigeait du paysan une présence quotidienne car, à part les
labours il fallait s'occuper de l'entretien du jardin potager, de
la basse-cour et du cochon qui fournissait la charcuterie et le lard
pour l'année. L´auto-subsistance assurait aux paysans et à sa
famille une nourriture pas très variée, mais suffisante pour ne pas
connaître
l'extrême
misère des ouvriers dans les villes. Mon grand-père paternel - un
rude paysan piémontais, qui avait fait fortune en Amérique - disait
à ses quatre fils à peine alphabétisés, s'ils exprimaient
le souhait d'apprendre un métier : « La terre donne
toujours à manger ! ». Lui avait émigré en Argentine.
Plus précisément à Mendoza, au pied de la Cordillère des Andes.
Une terre plate, salitreuse et en grande partie semi-désertique
qu'il fallait défricher et qui exigeait qu´on creuse un canal pour
y amener l´eau d´arrosage. Chaque propriété du secteur disposait
d´un quota d´eau, en fonction de son apport à la construction et à
l'entretien du canal. La ferme familiale, au Piémont, avait à
peine 5 hectares. Lui en avait, à Mendoza, 125 dont 30 de vignes.
Avec ses économies il fit construire un chai et il acheta tout le
matériel pour produire du vin. Quand il se considéra assez riche il
acheta une propriété à Marseille. C´est là où je suis né.
Chroniques indignées II
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