Les poèmes et indignations d'Yvan Avena (1930-2015), poète et créateur de la galerie Art Club.
27 septembre 2008
Le poète qui vous parle...de Costa de Araujo
Costa de Araujo est un village du bout du monde quelque part en Argentine, à quelques dizaines de kilomètres de la Cordillère des Andes. C´est là, au bord du désert, où le principal fleuve de la province de Mendoza s´épuise et devient un ruisseau, que mon grand-père Avena acheta, au début du XXème siècle, un triangle de 120 hectares de terre sablonneuse et couverte d´une croûte de salpêtre pour y planter de la vigne. Il fallut creuser un canal, avec quelques voisins, pour apporter l´eau du fleuve et des kilomètres de rigoles pour arroser les plantations. Tout à force de bras et de courage.
Cinquante ans plus tard le village avait une seule rue, en terre, et quelques maisons rustiques dont une église sans curé, plusieurs bistros-épiceries-quincailleries, un maréchal-ferrant et un local où, une fois par semaine, venait un dentiste arracher des dents. A cheval il fallait, de la ville de Mendoza, une journée pour y arriver.
Aujourd´hui Costa de Araujo a quelques maisons de plus et le bistro sert du whisky, mais ça reste un village
du bout du monde. C´est pourtant là que mon grand-père piémontais fit fortune en produisant du bon vin. Quand il se considéra suffisamment riche, il confia la propriété aux deux fils aînés et alla s´installer à Marseille avec sa femme et trois de ses enfants, dont mon père. Il acheta, à Saint-Antoine une propriété sur une colline et des maisons pour la location et il vécut de ses rentes.
Ma mère, elle, vivait alors sur la colline d´en face.
Maintenant la propriété de mes grands-parents, “l´Américaine”, est une petite ville d´HLM !
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2 commentaires:
cette photographie a été prise en 1908 ou 1909. Le père du "poète qui vous parle" est le petit garçon assis près de sa mère...
Il reste une trace de la propriété à Marseille dans la toponymie : chemin de l'Américaine.
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