27 septembre 2008

Le poète qui vous parle...de Costa de Araujo

















Costa de Araujo est un village du bout du monde quelque part en Argentine, à quelques dizaines de kilomètres de la Cordillère des Andes. C´est là, au bord du désert, où le principal fleuve de la province de Mendoza s´épuise et devient un ruisseau, que mon grand-père Avena acheta, au début du XXème siècle, un triangle de 120 hectares de terre sablonneuse et couverte d´une croûte de salpêtre pour y planter de la vigne. Il fallut creuser un canal, avec quelques voisins, pour apporter l´eau du fleuve et des kilomètres de rigoles pour arroser les plantations. Tout à force de bras et de courage.
Cinquante ans plus tard le village avait une seule rue, en terre, et quelques maisons rustiques dont une église sans curé, plusieurs bistros-épiceries-quincailleries, un maréchal-ferrant et un local où, une fois par semaine, venait un dentiste arracher des dents. A cheval il fallait, de la ville de Mendoza, une journée pour y arriver.
Aujourd´hui Costa de Araujo a quelques maisons de plus et le bistro sert du whisky, mais ça reste un village
du bout du monde. C´est pourtant là que mon grand-père piémontais fit fortune en produisant du bon vin. Quand il se considéra suffisamment riche, il confia la propriété aux deux fils aînés et alla s´installer à Marseille avec sa femme et trois de ses enfants, dont mon père. Il acheta, à Saint-Antoine une propriété sur une colline et des maisons pour la location et il vécut de ses rentes.
Ma mère, elle, vivait alors sur la colline d´en face.
Maintenant la propriété de mes grands-parents, “l´Américaine”, est une petite ville d´HLM !

2 commentaires:

Monikki a dit…

cette photographie a été prise en 1908 ou 1909. Le père du "poète qui vous parle" est le petit garçon assis près de sa mère...

D a dit…

Il reste une trace de la propriété à Marseille dans la toponymie : chemin de l'Américaine.