09 août 2011

La pourriture


Baudelaire qui pourrissait du dedans
parlait avec une certaine jouissance de la pourriture
en connaissance de cause...

Je connais un poème qui parle
longuement méticuleusement
de la pourriture d'une orange.

J'ai vu un jour le cadavre pourrissant d'un cheval
au bord d'une belle rivière
au pied de la Cordillère des Andes
un porc en liberté le dévorait goulûment.

J'ai vu à la télévision des cadavres pourrissant
dans les tranchées
de multiples guerres coloniales organisées
par les gouvernements des pays les plus civilisés.

Pourtant
je ne trouverai certainement pas de revue de poésie
qui veuille dans l'état actuel de la culture occidentale
publier un poème sur la pourriture.

1 commentaire:

Lisette Delooz a dit…

Je viens de lire ce texte sur la pourriture.
Qui est ce poète qui me parle ?
La pourriture m'a toujours attirée.
Petite j'allais observer l'avancée de la pourriture sur le cadavre d'une vache dans la ferme de mon grand père. Depuis j'ai dessiné et photographié ces ravages du temps qui prennent souvent des couleurs fascinantes.
Il y a une beauté dans la pourriture.
J'ai aussi dessiné des cadavres dans la salle d'anatomie de l'hopital Erasme de Bruxelles
Je rêve d'une exposition sur ce thème qui pour moi n'a rien de morbide.