Encore aujourd’hui j’en parle avec une certaine honte. Partout où j’ai vécu : à Buenos Aires, à Paris, à Stockholm, à Bissau j´ai trouvé des emplois intéressants et correctement payés. En 1977 il y avait "seulement" 500.000 chômeurs en France (il y en a dix fois plus aujourd’hui). J’avais 47 ans et j’étais déjà trop vieux pour trouver un emploi ! Les lettres et les C.V. que j´envoyais ne recevaient même pas de réponse !
A l´époque les chômeurs devaient pointer chaque semaine à l´ANPE. Chaque fois je demandais à parler à un responsable. Après quelques mois ils se cachaient pour ne pas me rencontrer. J’étais trop jeune pour prendre ma retraite et trop vieux pour travailler !!! Alors comment survivre ? Ils n’avaient pas de réponse satisfaisante à cette question embarrassante...
Avec l’accord de Monique, je commençais à prospecter à l´étranger. Je cherchais un travail en Amérique Latine et j’en ai trouvé un en Afrique. Une entreprise parisienne cherchait un ingénieur pour diriger le montage d’une usine d’oxygène et une d’acétylène, avec un contrat de trois mois ! A Buenos Aires j’avais dirigé un chantier et j’avais travaillé, sept ans, en Suède dans ce domaine industriel. Je me présentais à Paris et je fus immédiatement recruté et envoyé en Guinée-Bissau. Ce travail n’était pas l’enfer, mais c’était très proche !
Après trois mois d’essai on me proposa un contrat permanent. J’ai dirigé ensuite, dans des conditions particulièrement difficiles, le montage d’une troisième usine et, plus tard, celui d’une douzaine de coopératives pendant 13 ans. Je n’étais plus trop vieux !...
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