22 janvier 2012

Le départ de la Guinée-Bissau I

               Après 13 ans de loyaux services dans un pays particulièrement difficile le Ministère des Affaires Etrangères (et parfois plutôt étranges...), considéra que mon épouse devait être mutée. Généralement on ne reste "en poste" dans le même pays que trois ans. Nous apprîmes, par la suite, que la remplaçante de Monique ne resta que trois mois. Oui, à Bissau, surtout les premières années, les magasins étaient vides.  Pour survivre nous devions tout faire venir d’Europe ou de Dakar mais, pour conserver la nourriture, notre congélateur était à L’Ambassade. Dans notre quartier nous n´avions que quelques heures d’électricité par jour et jamais le soir !

C´est Adelina, notre cuisinière, qui trouvait chaque jour, sur le marché, quelques poulets "bicyclettes" ou du poisson, pêché le matin même, dans les rizières qui entouraient la ville et qui nous préparait de fines sauces au citron vert qui agrémentaient nos repas du midi. Notre vie était spartiate mais jamais nous n’étions malades. Les quelques blancs, coopérants, experts ou fonctionnaires européens s’invitaient et parfois même s’entraidaient et les rapports, avec les Africains, ne pouvaient pas être meilleurs. Malgré onze ans de guerre, malgré les restrictions et la grande pauvreté, malgré l´énorme différence de revenus entre les bissau-guinéens et les coopérants étrangers, jamais nous n´avons rencontré la moindre agressivité de la part de la population ou des dirigeants du pays. Le mot d´ordre du gouvernement était : "Les blancs viennent pour nous aider !". C´était vrai que certains le faisaient avec compétence et dévouement. D´autres peut-être moins !..

Aucun commentaire: