Chaque année les Coopac fournissaient un bilan financier et comptable, détaillé, aux organismes de financement. Ce bilan avait la vertu d’irriter de Chef de la Mission de Coopération Française car il aurait eu, lui-même, bien du mal à justifier l’utilisation des 40 millions de francs de son budget. Ces fonds "d’aide" servaient surtout à enrichir quelques fournisseurs français et libanais de matériels et de services - à créer des emplois en France aurait dit le Ministre.de la Coopération - Les intermédiaires libanais, très accommodants, faisaient des factures fictives qui permettaient aux responsables de projets (et y compris à certains Chefs de Mission peu scrupuleux) de toucher un pourcentage sur tous les achats réalisés à Dakar. J’en ai même connu un qui achetait du matériel d’occasion et, pour augmenter sa marge, le faisait passer pour neuf ! Pour les vrais escrocs, l´honnêteté n´est qu´un vilain défaut...L´Etat, lui, fermait les yeux !
Les Coopac échappaient à cette tentation car tous les fonds que nous obtenions de diverses ONG et, même d’organismes d´Etat, étaient versés à la CIMADE, une organisation protestante bien connue, qui se chargeait des achats en France et de l´expédition par conteneurs. Toute l’aide que nous recevions se transformait en matériels que les coopératives transformaient, elles, en constructions de maisons populaires, en céramique utilitaire, en meubles, en charrettes, en réparation de frigidaires et de voitures et en productions agricoles dont nous étions, parfois, les seuls fournisseurs dans tout le pays. Les Coopac étaient l’exemple gênant qui montrait que, avec les gens et les structures adéquates, tout est possible en Afrique !
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