19 mai 2012

Les voyages de Cendrars


Quand je pense à ta poésie
je pense au bruit des roues
sur les rails toumtoumtoum
et aux escarbilles dans les yeux
et l´odeur âcre de la fumée
dans les tunnels tout noirs
comme la nuit dans les collines
et moi aussi je pense avec regret
aux longues semaines en mer
et aux parfums épícés des quais
et je rêve parfois de routes
et de sentiers bordés de noisetiers
et je vois les vagues et les mouettes
de l´océan et de la Méditerranée
où nos chemins se sont croisés
mais jamais ne se sont rencontrés
car l´âge et le parcours nous séparaient
tu suivais ton chemin sinueux
et moi des années plus tard
je traversais la route de la vie
comme un vagabond privilégié
car j´avais mes deux bras et un métier
et la confiance en ma chance
car je croyais avoir l´expérience
après mes années d´étudiant-ouvrier
mais mieux vaut éviter d´en parler
car ni en aventures ni en poésie
jamais nous nous serions rencontrés.

1 commentaire:

Fernand Chocapic a dit…

Je tire mon chapeau aux écrivains-voyageurs. Ce n'est pas facile d'écrire droit dans un train à vapeur.