Le port de Dakar était, en 1940, assez spacieux et les quais bien aménagés. Le commerce de l´arachide, principale exportation, devait être très rentable. Certaines de nos colonies étaient alors, quoi qu´on dise, une bonne source de revenus pour la France. Les terres gratuites et la main d´œuvre bon marché assuraient une confortable plus- value des produits agricoles. Puis les colonies étaient également un débouché, sans concurrence, pour nos produits de consommation, invendables ailleurs. Plus tard on a donné, à certains pays, l´indépendance mais on a gardé, autant que possible, le contrôle des affaires. On a appelé ce néocolonialisme : la Coopération...
Mais en 1940 c´est la France vaincue qui était devenue une colonie. Une colonie allemande. Dans le port, sillonné de pirogues africaines, dormait, inutile, un puissant cuirassé: le Jean Bart, ainsi que quelques vedettes.
L´Alsina, notre bateau, se trouvait parfois ancré dans le port. Quand nous n´étions pas à quai, une barque faisait quelques allers et retours. Nous étions libres de nos mouvements. Nous allions nous baigner dans une crique près du port et nous pêchions des oursins très nombreux sur les rochers. Parfois nous nous promenions dans la ville ou sur les marchés. Nous n´achetions jamais rien, car nous continuions a êtres nourris sur le bateau. Le commandant attendait l´autorisation d´appareiller vers notre destination : Buenos Aires. Les mois passèrent et l´autorisation n´arriva pas. Par contre il reçut, soudain, l´ordre de nous conduire à Casablanca. Dès notre arrivée nous fûmes transportés, dans de vieux bus, vers un camp de concentration ! Qui connaît l´histoire de ce camp au Maroc ?...
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