Ma mère louait un petit appartement, assez coquet, dans le bas du quartier de Belgrano. L´un des quartiers chics de Buenos Aires. Pour moi, ce retour à la civilisation, fut un changement total de vie. Je passais d´un mode de vie très rustique, sans électricité, sans eau courante et d´un travail harassant de paysan pauvre au raffinement du confort moderne et au statut privilégié
d´étudiant dans un lycée technique privé. Mes camarades de classe étaient ceux qui avaient raté le concours d´entrée à l´Otto Krause - que j´avais brillamment réussi un an plus tôt - Les deux premières années furent pour mois assez faciles, malgré les examens éliminatoires de fin d´année.
Je retrouvais dans ce lycée Alex Fillerin, mon compagnon de banc chez les maristes. Puis s´est joint à nous Atilio Ghersi, dit Toto, un garçon sérieux et non dépourvu de talent. Nous étudions et nous sortions souvent ensemble et nous avions, en commun, l´ambition de nous cultiver et le manque d´argent pour acheter de bons livres. Nous avions 15 ans et nous découvrions les frustrations des classes moyennes...sans moyens.
Le père d´Alex était dessinateur dans la société des téléphones et celui d´Atilio était graveur de médailles. La seule femme qui travaillait à l´extérieur était ma mère. Je suppose qu´elle recevait une aide, pour le loyer, de son compagnon Natalio, mais ils habitaient chacun chez soi. Ce n´est qu´à mon départ qu´ils vécurent ensemble. Natalio, lui, louait une chambre dans une maison située à côté de son usine de tissage Comme beaucoup de petits patrons il vivait surtout dans l´usine.
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