06 mai 2010

Souvenirs de Mendoza II

Les vendanges finies, mon père n´avait plus de travail. C´est alors qu´il rencontra deux hommes qui avaient ramené, de la province de Córdoba, un wagon de chevaux pour les vendre à Mendoza. Córdoba subissait une grande sécheresse et les bêtes n´avaient plus d´herbe pour se nourrir. Mon père proposa d´amener les chevaux, jusqu´à Costa de Araujo, pour essayer de les vendre. Il y en avait une vingtaine
Comme dans les western, nous avons mené le troupeau - pas toujours sans difficultés - jusqu´à la ville de Lavalle.et de là à Costa de Araujo. Deux jours de route. Aucun cheval n´a pu être vendu. Nous sommes donc retournés, avec tout le troupeau, à Lagunita. Les vendeurs ayant admis que le prix qu´ils demandaient était trop élevé, ils offrirent deux chevaux à mon père. Je lui suggérais, alors, de nous installer dans la propriété familiale de Costa de Araujo. Nous avions la terre, l´attelage pour la charrue et quatre bras pour travailler !
Mon père avait du y penser, mais je crois qu´il hésitait à demander de l´aide à son frère Joseph. C´était lui et sa femme Amélie qui exploitaient, depuis le départ de mon grand-père à Marseille, tout ce qui restait de directement rentable de la propriété. En particulier les 30 hectares de vignes qui furent à l´origine de la fortune familiale. Le chai était à l´abandon et irrécupérable. De nombreux ceps de vigne étaient morts et non remplacés. Amélie semblait plus intéressée par les vignes et le chai de vin de sa propre famille que par ceux de son mari. On peut la comprendre. La propriété de la Costa de Araujo ne leur appartenait pas.. Ils n´étaient que les gérants !

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