08 août 2010

Mes métiers à Buenos Aires V

Après trois mois à la filature Biella l´ancien gestionnaire, ayant échoué dans ses affaires, voulu reprendre sa place. Je dus chercher un nouvel emploi. Je trouvais, alors, un emploi qui marqua un tournant dans ma vie professionnelle : celui de dessinateur de machines et d´installations d´une fabrique de céramique en construction. Mon chef était un ingénieur hongrois, très compétent et aimant transmettre son savoir. Je peux affirmer que c´est à Fabriloza que j´ai appris mon métier d´ingénieur. Pendant trois ans, tout en continuant mes études à l´université, j´ai gravi tous les échelons de connaissances et de responsabilités dans mon secteur.
Je pourrais écrire un livre sur tout ce que j´ai appris, dans cette usine, sur le plan technique et humain. Je n´ai jamais rencontré ailleurs une telle ambiance. Le patron on ne le voyait guère. Le directeur technique était un chimiste intelligent, mais sans grande expérience dans la céramique. Le seul vrai professionnel expérimenté dans ce domaine était le mouliste italien. C´était un artisan communiste et anti-fasciste. D´ailleurs tous les cadres de cette usine étaient de gauche ! Je pense que le patron, un juif roumain, préférait ça plutôt que les syndicalistes péronistes dans cette période trouble de revendications sociales et de plein emploi.
Puis l´entreprise tournait bien. Avec 350 ouvriers et employés nous produisions 20.000 pièces de vaisselle par jour ! Nous n´arrivions pas à fournir la demande ! Pourtant, un an après mon départ, avec de nouveaux propriétaires, l´entreprise faisait faillite !

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